Premières révoltes d’experts contre le « vaccin pour tous », aux USA

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Lalaina Andriamparany

Début septembre, les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américains ont préconisé une large utilisation des vaccins COVID-19 mis à jour, pour toute personne âgée de 6 mois et plus. Cette recommandation a suscité la controverse. En effet, des experts de la santé du Nevada désapprouvent la politique du « rappel pour tous ».   

Selon les données du CDC, 97% des Américains présentent des formes d’immunité face au COVID. Malgré tout, les mêmes experts avertissent que l’immunité procurée par les infections et les vaccinations antérieures diminue avec le temps. D’après les évaluations de l’OMS, le risque pour la santé publique associé à la souche EG. 5, surnommée «Eris» est faible en raison de sa similarité avec des variants déjà présents. Les CDC recommandent de renforcer la vaccination, notamment à l’approche des saisons automnale et hivernale. Plutôt que de se limiter aux groupes à haut risque (les plus de 65 ans, les femmes enceintes ainsi que les personnes immunodéprimées), les CDC ont recommandé l’administration des vaccins à ARNm actualisés aux personnes de plus de 6 mois. Aussi, les experts de la santé du Nevada soulèvent des questions sur la nécessité des « rappels pour tous ».

Une recommandation qualifiée de « désastre pour la santé publique »

Les experts de la santé du Nevada ont critiqué les dernières recommandations des CDC concernant la vaccination contre le Covid-19 pour la saison automne/hiver. L’agence recommande l’administration du vaccin mis à jour à tous les individus de 6 mois et plus. Bien que le risque d’effets secondaires de la vaccination Covid pour les enfants est connu, les autorités sanitaires américaines poursuivent leur politique sanitaire reposant sur le déni de réalité.

Selon la superviseure de la santé publique des vaccinations du nord du Nevada (NNPH), Victoria Nicolson-Hornblower, les vaccins ont été conçus pour prévenir les formes graves. La baisse de l’immunité fournie par la série primaire et l’apparition de nouveaux variants ont incité les autorités sanitaires à recommander cette formule mise à jour.

Toutefois, la politique de « rappel pour tous » n’est plus en vigueur dans la plupart des pays. En France, en Angleterre, en Chine, en Allemagne et au Mexique par exemple, les rappels actualisés sont uniquement recommandés aux personnes à haut risque et aux adultes âgés de 65 ans et plus. Le Dr Merrit Dunlap, médecin de Carson City, a pratiquement qualifié de « désastre pour la santé publique aux États-Unis » les recommandations des CDC. Il déconseille le vaccin chez les moins de 65 ans.

Insuffisance des données sur les vaccins actualisés

Selon le Dr Dunlap, les communautés bénéficient déjà d’une bonne immunité contre le Covid-19. Voilà pourquoi, la politique du « rappel pour tous » n’est pas nécessaire. De plus, les données concernant les vaccins mis à jour sont insuffisantes. Il a ajouté qu’il n’y a pas de données randomisées qui garantissent l’efficacité des injections.

Selon Dunlap, la FDA (Food and Drug Administration) n’a fait que déterminer si le nouveau booster déclenche une réponse d’anticorps ou non. En revanche, on ne peut pas savoir s’il peut réellement offrir une protection contre les complications graves générées par les nouveaux variants du Covid-19 qui circulent actuellement. Dunlap a ajouté que « la FDA n’a pas exigé que Pfizer ou Moderna fassent des études randomisées pour ces rappels ».

Comme d’autres experts médicaux, le médecin de Carson City a mis en garde le public contre d’éventuels risques de myocardite, une inflammation du muscle cardiaque qui touche généralement les jeunes hommes. Cette déclaration a été contredite par le NNPH dans le comté de Washoe. Ce dernier a déclaré que les recherches de la National Library of Medicine ont révélé que le risque de myocardite est beaucoup plus élevé chez les personnes infectées par le Covid-19 que chez celles qui ont reçu le vaccin à ARNm. Les CDC ont déjà fait la même déclaration.

Le NNPH estime qu’encourager les gens à ne pas recevoir le vaccin mis à jour pourrait accroître le nombre de cas d’infection. Il a ajouté que la protection offerte par les injections déjà faites et l’infection au Covid-19 est limitée. Elle ne dure que 3 à 6 mois.

Pour mémoire, le gouverneur de Floride (DeSantis) et candidat à la présidentielle avait également recommandé aux Floridiens de moins de 65 ans de refuser ces vaccins ARN mis à jour. Selon son chirurgien général, Joseph Ladapo, les nouveaux vaccins n’ont pas été testés sur des humains. Il a évoqué les nombreux effets indésirables de ces vaccins tels que « les troubles de la coagulation, les lésions cardiaques aiguës, la paralysie de Bell, l’encéphalite, l’appendicite et le zona ».Les responsables des CDC rejettent ces remarques de Ladapo. « Tous les efforts visant à réduire l’adoption du vaccin sont infondés et franchement dangereux », a déclaré Mandy Cohen, directrice du CDC.