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Le Blog de jlduret

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Pensez juste ou pensez faux mais pensez par vous-même ! Depuis Socrate, le devoir du penseur n’est pas de répéter la doxa du moment mais de la questionner. Sans cette liberté d’exprimer opinions et pensées, point de démocratie.


Le climatisme (1/4) : comprendre l’alarmisme climatique en tant qu’idéologie politique

Publié par jlduret sur 22 Septembre 2023, 12:07pm

Catégories : #Alarmiste climatique

Le climatisme (1/4) : comprendre l’alarmisme climatique en tant qu’idéologie politique

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Par Robert Girouard.

Comme une dictature

Le « climatisme » fonctionne comme le communisme ou le nazisme, avec la terreur et les exactions en moins. Véhiculant un narratif simpliste, cette idéologie politique aspire à une transformation radicale de la société. Ses adhérents voient le changement climatique partout et tout contribue à confirmer leur croyance.

Au sens large, une idéologie est un système d’idées, de valeurs et de croyances à partir desquelles la réalité est analysée et expliquée. Proche parente du mythe et de la religion, l’idéologie s’oppose à la science, laquelle se construit plutôt à partir d’observations et de mesures du monde réel. De fait, depuis la Renaissance italienne et les Lumières, la science est vue comme le triomphe sur la foi et la croyance religieuse. Mais l’idéologie est forte, et comme le lyssenkisme l’a bien démontré, la science n’est pas à l’abri d’une contamination par l’idéologie. 

Pour transformer la société

Dans le domaine politique, les idéologies offrent non seulement une grille d’analyse de la société mais elles ambitionnent de la transformer selon une vision donnée ; aussi, elles sont associées à un système de pouvoir et partagées par des groupes ayant des intérêts particuliers. Elles peuvent fleurir dans n’importe quel type de régime, bien qu’elles semblent en contradiction avec la démocratie. Enfin, leur projet politique imaginé en vase clos comporte généralement des risques et des menaces pour la société en général et pour certains groupes en particulier.

Le XXe siècle est décrit comme le siècle des idéologies car il a vu naître et se développer plusieurs grandes idéologies politiques, dont deux sont devenues des monstres : le communisme et le nazisme. La première tirait sa légitimité du matérialisme historique de Marx et la seconde, du racisme et de l’eugénisme, toutes des pseudo-sciences qui ne répondent pas au critère de réfutabilité. 

‹ Une idéologie diffère d’une simple opinion en ce qu’elle prétend posséder soit la clé de l’histoire, soit la solution de toutes les énigmes de l’univers, soit la connaissance intime des lois universelles cachées qui sont censées régir la nature et l’homme ». — Hannah Arendt

Le monopole de la Vérité

Le principal problème avec les idéologies, c’est justement cette prétention au monopole de la vérité qui les amène à vouloir se propager via divers moyens comme le militantisme et la propagande. Au départ, elles sont le fait d’un petit groupe de personnes obnubilées par une idée visionnaire. On y adhère à différents degrés, avec plus ou moins de conviction, souvent par simple intérêt. Les plus radicaux vont jusqu’à adopter des comportements d’intolérance et de rejet à l’endroit des non-croyants. Le but ultime est de prendre le pouvoir politique et d’employer des moyens de coercition pour imposer les changements sociétaux désirés.  

Pouvoir de séduction

Les idéologies ont aussi un pouvoir d’attraction, voire de séduction, qui leur permet de gagner des adhérents. Par exemple, malgré les horreurs commises par le régime stalinien, le communisme a longtemps continué d’être adulé en Occident, notamment en France parmi les intellectuels. On se souviendra de la phrase célèbre : plutôt avoir tort avec Sartre (communiste) que raison avec Aron (libéral, stigmatisé comme l’«affreux capitaliste»). Or, Sartre est aujourd’hui passé de mode, mais les écrits d’Aron sont toujours d’actualité. Les idéologies finissent immanquablement par perdre de leur lustre. 

Le recyclage : l'Homme est l'ennemi de la Nature

Avec la chute du mur de Berlin, le communisme est tombé en disgrâce. Comme le rappelle  Patrick Moore dans ses Confessions d’un repenti de Greenpeace, les communistes et autres gauchistes ont alors été contraints de se recycler. L’émergence de l’écologisme leur a offert une planche de salut idoine. Plusieurs sont d’ailleurs restés des « pastèques » : verts à l’extérieur, rouges à l’intérieur… 

L’idée maîtresse de cette idéologie qui s’est développée dans les années 1960 veut que l’homme soit l’ennemi de la nature, principalement en raison de ses activités destructrices et de ses rejets délétères. Mais l’homme a vite appris à réduire ses rejets, sauf le CO2, le résidu ultime de ses activités. C’est ainsi que l’attention se déporta sur les effets du CO2 sur le climat, et qu’est né le climatisme. 

Gloubi-boulga

Avec le temps, le climatisme est devenu l’idéologie ou la croyance établie selon laquelle le changement climatique induit par l’homme est l’explication dominante de tous les phénomènes sociaux, économiques et écologiques. L’écologisme a lui aussi évolué pour devenir anti-industriel, anti-capitaliste et anti-humain, de sorte que les deux idéologies se chevauchent et se renforcent mutuellement.

Narratif simplificateur

Comme toutes les idéologies, le climatisme véhicule un narratif réducteur, voire simpliste, dont on ne peut déroger. Les activités humaines, en particulier l’utilisation de combustibles fossiles, émettent du CO2 (et autres GES) dans l’atmosphère ; l’augmentation de la concentration de CO2 crée un réchauffement global à cause de l’effet de serre ; ce réchauffement entraîne un changement ou un dérèglement du climat qui est à l’origine de tous les maux de la Terre ; l’humanité entière doit cesser sans délai d’utiliser les énergies fossiles et les remplacer par des énergies renouvelables, sans quoi elle court à la catastrophe. La décroissance est une autre solution envisagée par un nombre croissant d’adhérents. Tout cela bien sûr pour sauver le monde. 

Ce narratif se fonde sur une nouvelle science, la « science du changement climatique », qui s’est développée en marge de la climatologie, sous l’égide de l’ONU et de ses créatures (PNUE, OMM et GIEC), et que certains considèrent comme une pseudo-science.  

Les adeptes du climatisme croient que le changement climatique est à sens unique

Tout ce qui va bien ira mal, et tout ce qui va mal ira de plus en plus mal, à moins de… Aucun bénéfice ne peut en résulter. Admettre l’évidence que le CO2 est essentiel à la vie sur Terre et que la biosphère profite de l’ajout de CO2 dans l’atmosphère est interdit car cela affaiblirait le narratif. Si vous émettez le moindre doute sur quelque point que ce soit, vous êtes automatiquement catégorisé comme un climato-dénialiste ou un négationniste (« climate denier»), et vous risquez l’exclusion ou pire. 

Un observateur anonyme du Royaume-Uni a recensé quelque 900 phénomènes néfastes dus au changement climatique et qui ont été rapportés dans les médias. Malheureusement, cette liste aussi amusante qu’instructive n’est plus mise à jour depuis 2015. Une note de l’auteur explique: « Le temps nécessaire pour traiter une nouvelle entrée augmente approximativement avec le carré de la longueur de la liste, après vérification des doublons, des usurpations, etc. Au départ, le site reposait sur l’hypothèse naïve que le nombre d’apparitions diminuerait à mesure que les preuves contraires s’accumuleraient, mais c’est l’inverse qui s’est produit… Depuis, il y a eu des centaines d’autres affirmations de plus en plus ridicules. »

En avril 2021, le magazine Time publiait un numéro entier consacré au changement climatique sous le titre révélateur Climate is Everything. La couverture montre les continents en train d’être incendiés par la main de l’homme. À l’intérieur, des articles illustrent à quel point la crise climatique affecte tous les aspects de la société, de l’éducation à la criminalité en passant par l’immigration.

Au Québec, où le climatisme a pris le relais de l’autrefois omniprésente Église catholique, le parti radical Climat Québec en incarne à la perfection le caractère totalitaire, ainsi qu‘en témoigne cet extrait de son texte fondateur : « L’alarme a sonné. Nous devons répondre à l’appel. Face à l’urgence climatique, tous les autres enjeux deviennent secondaires. Climat Québec s’imposera dorénavant comme la seule option politique réellement pragmatique, agissant pour contrer la crise environnementale. Le climat doit devenir le prisme à travers lequel tous les autres enjeux sont évalués. » Ouf !

TOUT est lié eau climat et le Climat est lié à tout

Au dire de Mike Hulme, auteur de Climate Change Is’nt Everything : « La « climatisation » est le processus par lequel des questions qui étaient auparavant considérées comme largement ou totalement sans rapport avec le climat commencent à être analysées et comprises principalement à travers un prisme climatique. Ainsi, le régime alimentaire est « climatisé » lorsque les choix alimentaires sont faits en fonction de leur impact possible sur le climat… ». Et ainsi de suite.

Le philosophe des sciences Karl Popper notait, à propos des belles années du marxisme et du freudisme, que le plus frappant était alors le flot incessant de confirmations, i.e. d’observations qui « vérifiaient » les théories en question.  « Un marxiste ne pouvait pas ouvrir un journal sans trouver à chaque page des preuves confirmant son interprétation de l’histoire ; non seulement dans les nouvelles, mais aussi dans leur présentation — qui révélait le parti pris de classe du journal — et surtout, bien sûr, dans ce que le journal ne disait pas. Les analystes freudiens soulignaient que leurs théories étaient constamment vérifiées par leurs observations cliniques ».  

Orgie d'affirmations (pilo-tractées pour la plupart)

Cette réflexion n’a pas perdu de sa pertinence. Pour les adhérents du climatisme, l’année 2023 a d’ailleurs fourni une véritable orgie de « confirmations » : feux de forêt catastrophiques au Canada, en Grèce et à Maui, le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré, canicules à répétition en Europe et aux États-Unis, pluies diluviennes ici et là, inondations, hécatombe parmi les poussins de colonies de manchots en Antarctique (faute de glace de mer), océans anormalement chauds, ouragans, tornades, etc. Il ne se passe pas une journée sans que les médias nous rappellent que nous sommes confrontés à une crise climatique. Grâce à cette « climatisation » de la météo extrême, le climatisme est aujourd’hui à son paroxysme, et les appels se font de plus en plus pressants pour que les gouvernements mettent sans délai un terme à l’utilisation des énergies fossiles. Just Stop Oil…et le climat redeviendra gentil comme avant !

L'alarmisme climatique est une idéologie politique dangereuse

Chose certaine, il ne fait plus aucun doute que l’alarmisme climatique doit être vu comme une idéologie politique potentiellement dangereuse. Comme il sera question dans de prochains billets, elle en possède tous les principaux attributs : un agenda utopique à imposer à l’ensemble de la société, une légitimité fondée sur une pseudo-science, ainsi qu’un pouvoir d’attraction et de coercition qui l’emporte sur la raison.

Note : Le concept de climatisme, ou climatism en anglais, n’est pas nouveau. À ma connaissance, Steve Goreham a été le premier à développer le concept dès 2010 dans son livre Climatism! Science, Common Sense, and the 21st Century’s Hottest Topic. Pour Steve, le climatisme est une nouvelle idéologie mondiale, moteur de l’alarmisme sur le réchauffement climatique. Piloté par les Nations Unies et adopté par les gouvernements, le climatisme vise à transformer le mode de vie occidental et à freiner le progrès économique dans les pays en développement. Bien que je n’ais pas lu son livre, j’ai l’impression que nous rejoignons.

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