Les capacités de production respectives
En premier lieu, l’étude s’attarde sur une comparaison entre les capacités de production des deux pays voisins. Sur la période 2012-2021, la production et la consommation d’électricité françaises ont connu une très légère diminution concomitante à la baisse de l’électricité produite par le nucléaire (environ 400 TWh en 2012 contre environ 350 en 2021). La consommation et la production se situent aux alentours de 500 TWh par an sur cette période, pour se situer en 2021 à 520 de production, 470 de consommation et 50 d’exportation.
En Allemagne, la production et la consommation d’électricité sont plus élevées qu’en France. En 2021, la production s’établissait aux environs de 580 TWh et la consommation était supérieure à 560 TWh. Mais, comme le note l’étude, « l’Allemagne voit son solde production/consommation fortement diminuer » puisque en 2017 la production d’électricité allemande était aux alentours de 650 TWh et la consommation de 600, soit 50 d’exportation contre à peine 20 quatre ans plus tard. La production baisse en flèche, la dépendance au gaz russe augmentant par la même occasion. Pour Action écologie, cette baisse de la production coïncide avec « l’abandon de sources de production d’électricité pilotables au profit de sources intermittentes ». Dans le mix énergétique allemand, les énergies fossiles sont majoritaires, malgré la forte hausse de la part des énergies renouvelables.
Les modèles énergétiques comparés
L’étude s’attarde ensuite sur le point central de la différence entre le modèle énergétique français et allemand : les émissions de CO₂. L’étude le rappelle, la France est l’un des pays les plus propres au monde, en particulier quand on la compare avec la Chine, la Russie et les Etats-Unis en fonction des émissions par unité d’électricité produite et par habitant. Avec l’Allemagne, le constat est le même.
Alors que notre voisin d’Outre-Rhin s’est séparé du nucléaire dans l’optique d’avoir une électricité plus « propre » et plus « verte », la réalité est bien différente. Les chiffres le démontrent. Ainsi, même si l’on observe une baisse en moyenne des émissions de carbone, on remarque à l’aide des deux graphiques ci-dessous que l’Allemagne rejette beaucoup plus de CO₂ dans l’atmosphère que la France. Presque 5 fois plus par habitant en 2021 !
Source : Action écologie, Production électrique « écologique » La France gagne le match contre l’Allemagne (et le reste du monde)… pourquoi vouloir tout changer ? p. 10
Comme le décrit l’étude, « malgré la montée en puissance spectaculaire de l’éolien (passé d’une
production de 51,6 TWh en 2012 à 117,7 TWh en 2021) et du solaire (passé d’une production de 26,7 TWh en 2012 à 49 TWh en 2021), les émissions de CO₂ allemandes restent très importantes. »
Car ce n’est pas l’éolien et le solaire qui rejette ce CO₂, mais la production d’autres sources d’énergies, fossiles, comme les centrales à charbon, qui sont en réalité « indispensables pour pallier l’intermittence de la production de l’éolien et du solaire ». Etant donné le choix de mix énergétique fait par l ‘Allemagne, un pourcentage plus fort d’éoliennes et de panneaux solaires, c’est donc plus de charbon brulé. Voilà la réalité que cachent les militants écologistes.
Et les prix ne sont pas les mêmes
La question du coût, également importante, est abordée dans la note. Grâce au nucléaire, l’électricité française est l’une des moins chères (pour le moment…) d’Europe, contrairement à l’allemande dont le prix se situe au-dessus de la moyenne des pays de l’UE.
Source : Action écologie, Production électrique « écologique » La France gagne le match contre l’Allemagne (et le reste du monde)… pourquoi vouloir tout changer ? p. 11
De cette étude ressort une conclusion simple
La production d’électricité en France, grâce au nucléaire mais aussi à l’hydroélectrique, est plus performante que la production électrique allemande, tout en étant moins émettrice de gaz à effet de serre. Aller vers un abandon du nucléaire au profit du renouvelable intermittent serait totalement contreproductif d’un point de vue climatique et financier. Le tout-renouvelable participerait également à un enlaidissement du pays tout en diminuant sa production et laisserait la France en proie à des coupures de courant. Sujet au combien d’actualité aujourd’hui.
Le constat d’Action écologie, partagé par l’IREF, est explicite : les positions en matière énergétique de l’immense majorité des ONG écologistes extrémistes et de la gauche française sont écologiquement et économiquement irresponsables. Le nucléaire est l’énergie de l’avenir. Dommage que les gouvernements Hollande puis Macron (avant son revirement à 180 degrés sur la question) aient saboté l’une des rares réussites françaises.