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Le Blog de jlduret

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Pensez juste ou pensez faux mais pensez par vous-même ! Depuis Socrate, le devoir du penseur n’est pas de répéter la doxa du moment mais de la questionner. Sans cette liberté d’exprimer opinions et pensées, point de démocratie.


Pourquoi Netanyahu emmène Israël vers une catastrophe

Publié par jlduret sur 3 Décembre 2023, 09:57am

Catégories : #Israel, #Gaza, #Netanyahu

Pourquoi Netanyahu emmène Israël vers une catastrophe

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Edouard Husson

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Les combats ont repris ce matin à Gaza. Sans doute Benjamin Netanyahu a-t-il jugé qu’il n’avait pas le choix. Pourtant, la reprise des bombardements de Gaza emmène Israël vers une catastrophe, à la fois militaire et morale. Militaire: six semaines de guerre n’avaient pas rapproché l’armée israélienne de l’objectif “d’éradiquer le Hamas”: les libérations d’otages par la Résistance Palestinienne l’ont montré. Morale: convaincus que les Américains ne leur laissent que quelques semaines pour réussir, les sionistes radicaux qui entourent Netanyahu vont tenter le tout pour le tout: forcer l’expulsion des Palestiniens en vue de construire le “Grand Israël”. Tout devrait être fait pour empêcher ce cauchemar.

Mais,qu’ils arrivent à leurs fins ou pas, Benjamin Netanyahu met chaque jour un peu plus Israël au ban des nations.

Nous étions beaucoup à le redouter: le cessez-le-feu dans la bande de Gaza. n’a pas tenu plus d’une semaine. Ce matin, les bombardements ont repris au sud de la bande de Gaza. Et des roquettes ont à nouveau été tirées depuis le territoire de Gaza vers Israël

Si l’on en croit la version palestinienne, les négociations pour un renouvellement du cessez-le-feu ont continué toute la nuit.

Pourquoi Netanyahu a pensé qu’il n’avait pas le choix

Benjamin Netanyahu est soumis à une triple pression, qui l’ont amené vers la reprise du conflit.

+ Il est sous la pression de ses alliés politiques sionistes radicaux, qui menaçaient de quitter le gouvernement si la guerre ne reprenait pas.

+ Il s’agit d’échapper à la pression de la communauté internationale, et même celle des Etats-Unis, pour créer un fait accompli sur le terrain qui empêche la création d’un Etat palestinien.

+ Le Premier ministre veut à tout prix conserver le pouvoir pour éviter d’être traduit devant la justice.

Réaliser le “Grand Israël” avant qu’il soit trop tard ?

Nous avons toutes les raisons de nous indigner devant le nouveau carnage que va provoquer l’armée israélienne. Et il faut bien prendre conscience que nous avons affaire à un Premier ministre aux abois, chef d’une majorité fragile et radicalisée à la fois, qui se lance dans une tentative désespérée d’imposer au monde l’expulsion des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.

On se rappelle que l’objectif d’expulser les Palestiniens de Gaza vers l’Egypte a été une première fois refusé par le Caire, avec l’aide de la Russie et de la Turquie. Mais les sionistes radicaux reviennent à la charge, espérant créer un fait accompli alors que la Chine pousse de plus en plus fortement à revenir aux frontières de 1967 et à créer, enfin, un Etat palestinien.

On se rappelle aussi qu’il existe des plans, rédigés par des services ministériels et des think tanks qui ont écrit noir sur blanc les intentions du gouvernement israélien en matière d’expulsion des Palestiniens du territoire de Gaza.

Lors de l’entretien qu’il a eu avec le Premier ministre israélien, le secrétaire d’Etat américain lui a signifié qu'”Israël n’avait plus que “quelques semaines” pour”gagner laguerre contre le terrorisme”.

On risque donc d’assister à une nouvelle vague d’immenses souffrances de la population de Gaza et de Cisjordanie. Car, faut-il le rappeler, pendant le cessez-le-feu à Gaza,les agressions de Tsahal et des colons ont continué en Cisjordanie.

L’intelligence artificielle au service d’une violence de masse contre les civils

Le journal israélien +972 a publié hier un article fondé sur des entretiens avec des personnes qui voient de l’intérieur le système de décision militaire israélien.On y voit décrit sans fard comment la puissance technologique israélienne est mise au service du massacre des Gazaouis:

L’autorisation élargie de l’armée israélienne de bombarder des cibles non militaires, le relâchement des contraintes concernant les pertes civiles attendues et l’utilisation d’un système d’intelligence artificielle pour générer plus de cibles potentielles que jamais auparavant semblent avoir contribué à la nature destructrice des phases initiales de la guerre actuelle d’Israël contre la bande de Gaza, comme le révèle une enquête menée par +972 Magazine et Local Call. Ces facteurs, décrits par des membres actuels et anciens des services de renseignement israéliens, ont probablement joué un rôle dans la réalisation de ce qui a été l’une des campagnes militaires les plus meurtrières contre les Palestiniens depuis la Nakba de 1948.

L’enquête menée par +972 et Local Call est basée sur des conversations avec sept membres actuels et anciens de la communauté du renseignement israélien – y compris des membres du renseignement militaire et de l’armée de l’air qui ont participé aux opérations israéliennes dans la bande de Gaza assiégée – ainsi que sur des témoignages, des données et des documents palestiniens provenant de la bande de Gaza, et des déclarations officielles du porte-parole des FDI et d’autres institutions de l’État israélien.

Par rapport aux précédents assauts israéliens contre Gaza, la guerre actuelle – qu’Israël a baptisée “Opération épée de fer” et qui a débuté à la suite de l’assaut mené par le Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre – a vu l’armée étendre de manière significative ses bombardements sur des cibles qui ne sont pas clairement de nature militaire. Il s’agit notamment de résidences privées, de bâtiments publics, d’infrastructures et d’immeubles de grande hauteur, que l’armée définit comme des “cibles puissantes” (“matarot otzem”). (…)

Le bombardement de cibles puissantes, selon des sources de renseignement qui ont eu une expérience directe de son application à Gaza dans le passé, est principalement destiné à nuire à la société civile palestinienne : pour “créer un choc” qui, entre autres choses, se répercutera puissamment et “conduira les civils à faire pression sur le Hamas”, comme l’a dit une source.

Plusieurs de ces sources, qui ont parlé à +972 et à Local Call sous le couvert de l’anonymat, ont confirmé que l’armée israélienne dispose de fichiers sur la grande majorité des cibles potentielles à Gaza – y compris les habitations – qui stipulent le nombre de civils susceptibles d’être tués lors d’une attaque sur une cible particulière. Ce nombre est calculé et connu à l’avance par les unités de renseignement de l’armée, qui savent également, peu de temps avant de lancer une attaque, combien de civils seront certainement tués.

Vers la défaite militaire d’Israël ?

Il est intéressant d’écouter ce que pense Scott Ritter, cet analyste militaire américain sur lequel nous nous sommes fréquemment appuyé pour prédire la victoire militaire russe dans la guerre d’Ukraine. Son jugement sur la situation militaire dans laquelle se trouve Israël est sévère:

“Les bataillons israéliens ont été retirés de Gaza parce qu’ils étaient battus, parce qu’ils ne voulaient plus se battre, parce que les hommes avaient peur, parce que les officiers ne voulaient pas exécuter les ordres. Pourquoi ? Parce que le Hamas n’était pas battu. Le Hamas se battait et se battait très bien, détruisant des centaines de véhicules, tuant des dizaines d’Israéliens, les Israéliens étaient paralysés.

…(Netanyahou) ne cesse de parler de la “défaite stratégique du Hamas”. Il ne comprend pas ce qui suit : dès qu’il relancera le conflit à Gaza, les Israéliens seront battus à plate couture par le Hamas. Le Hezbollah entre en scène comme il ne l’a jamais vu auparavant. Les médias israéliens viennent d’admettre ce que je dis depuis le début : Israël ne peut pas arrêter le Hezbollah.

…Le problème, c’est qu’ils se sont débarrassés des plus faciles, les femmes et les enfants. Il ne reste plus que les soldats et les hommes, ce qui signifie que le Hamas va exiger un prix plus élevé : le Hamas veut que tous les prisonniers soient libérés, tous les otages. Vous avez eu raison de souligner que lorsque vous
Lorsque vous attrapez quelqu’un dans la rue et que vous le mettez dans une prison sans aucune accusation et sans procédure régulière, ce n’est pas un prisonnier, c’est un otage. Israël détient donc des milliers de personnes. Le Hamas souhaite leur libération.

…Dans le nord, Israël a dû déplacer 70 000 personnes hors des colonies et les reloger. Cela coûte à Israël des milliards de dollars par jour qu’il n’a pas. Ils n’en ont pas, leur économie est au point mort et le monde s’est retourné contre eux. Ce n’est pas un conflit durable pour Israël”

Emission de Judge Napilitano, Judging Freedom, 30.11.2023none

On ajoutera que la fin du cessez-le-feu amène automatiquement avec lui la reprise des attaques du Hezbollah, de la résistance irakienne et des Houthis, mettant Israël encore plus en difficulté.

Dans tous les cas, le gouvernement Netanyahu met Israël au ban des nations

En supposant même que le gouvernement israélien réussisse,contre l’anticipation de Scott Ritter, il a déjà mis Israël au ban des nations. La communauté internationale proteste toujours plus vivement contre ce que certains qualifient déjà de “nettoyage ethnique” voire de “génocide”. Nous avons décrit ces dernières semaines comme le Département d’Etat américain est divisé. Et nous avons vu le front des dirigeants de l’Union Européenne se fissurer.

En réalité, la situation est déjà intenable pour Israël. Et plus le gouvernement israélien se radicalise, sentant que le temps joue contre lui, plus il fait monter l’hostilité internationale.

Netanyahu a fait entrer son pays dans une ère tragique. En essayant, contre toute raison,d’aller au bout de la création du “Grand Israël”, le Premier ministre israélien met son pays, potentiellement, au ban des nations. Imaginons que le conflit,dure la”start-up nation”, qui rêvait d’être une nouvelle Californie au bord de la Méditerranée, perdra ses investisseurs, verra ses installations de haute technologie réduites en poussière et ruinera son économie.

Avec le risque, au bout du compte, d’être quitté par une partie de ses habitants. De ce point de vue, l’évacuation parles colons des territoires du nord, à portée de tirs du Hezbollah, est un sérieux avertissement.

La diplomatie des BRICS a raison de souligner qu’il n’y a pas d’autre issue, si l’on reste raisonnable, que d’engager de sérieuses négociations de paix. Et le gouvernement Netanyahu fait tout pour l’empêcher.

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Z
A Mr Dugaz<br /> Ce n’est pas un détail (même si les chiffres du hamas sont gonflés) mais ça le deviendra si ça se finit par une guerre nucléaire , c'est ma crainte.
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Z
Cet article est totalement à la charge de l’état d’Israël. Il oublie de dire que c’est l’Iran qui est à la manœuvre, et que cette triste affaire risque de finir par l’anéantissement nucléaire d’une partie de l’Iran. C’est autrement plus grave que quelques morts de civils gazaouis, au demeurant favorables à la destruction d’Israël.<br /> Puissé-je me tromper!
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D
"quelques morts gazouis" ?? 15000 morts et 37000 blessés tous civils ; ne faites pas comme JMLEPEN en déclarant que c'est un détail ! Çà ressemble plus un génocide, tank contre civils.

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