L'Europe commence à se rendre compte que sa stratégie pour l’énergie verte a la gueule de bois. Les rêves verts laissent place aux dures réalités économiques.
Lentement, progressivement, l’Europe se réveille face à la crise de l’énergie verte, une débâcle économique et politique qu’elle s’est elle-même infligée.
600 milliard €
L’UE a dépensé 600 milliards d’euros pour les projets d’énergies renouvelables depuis 2005.
La transition allemande vers l’énergie verte à elle seule pourrait coûter jusqu’à mille milliards d’euros aux consommateurs d’ici à 2030, a récemment prévenu le gouvernement allemand.
Payés par le contribuable
Ces sommes seront payées par les familles et les petites et moyennes entreprises.
L’augmentation des factures d’énergie pénalise les dépenses de consommateurs.
L’Association allemande des consommateurs d’énergie estime que jusqu’à 800 000 allemands ont eu le courant coupé parce qu’ils ne pouvaient pas payer des factures d’électricité croissantes.
Fin des subventions
Au cours des dernières années, presque tous les Etats membres de l’UE ont commencé à faire machine arrière et à supprimer les subventions vertes.
Le gouvernement tchèque a décidé de mettre fin à toutes les subventions pour de nouveaux projets d’énergie renouvelables .
Le gouvernement espagnol a radicalement réduit ces subventions, même rétrospectivement, menaçant plus de 50 000 entrepreneurs solaires se retrouvent face à des désastres financiers et à la faillite.
L’impôt allemand pour l’énergie renouvelable, qui subventionne la production d’énergie verte, est passé de 14 à 20 milliards d’euros en juste un an à la suite de la féroce expansion des projets éoliens et solaires.
Depuis l’introduction de l’impôt en 2000, la facture d’électricité des consommateurs allemands a doublé.
Et parce que les subventions pour l’énergie verte sont garanties pour 20 ans, les prix menacent de monter de manière exorbitante à mesure de la croissance des projets.
L'industrie est pénalisée par un coût d'énergie qui s'envole et les gouvernements sont de plus en plus inquiets vis-à-vis des menaces sur les bases industrielles Européennes.
Le bon élève allemand a le kw/h le plus cher du monde
Avec un prix moyen de 26,8 centimes d’euros le kwh.
Plus de la moitié des panneaux solaires du monde est installée en Allemagne.
Le 6 juin, la production d’énergie solaire allemande a atteint le nouveau record de 23,4 gigawatts, répondant à presque 40 pour cent de la demande de pointe d’électricité du pays.
Situation ubiesque
Mais il faut comprendre que ce record est tout à fait dénué de sens, en considérant par exemple la faible réponse à la demande du réseau de l’hiver dernier.
Durant de nombreuses semaines de décembre et janvier, 1,1 millions de panneaux solaires allemands n’ont produit quasiment aucune électricité.
Pendant une grande partie de ces mois d’hiver nuageux, les panneaux solaires ont plus ou moins arrêté de produire de l’électricité.
Pour prévenir le blackout, les opérateurs de réseau ont dû importer de l’énergie nucléaire de la France et de la République tchèque et remettre en production en Autriche une vieille centrale au fuel.
Angela Merkel s'inquiète
Que l’expansion rapide des programmes d’énergie verte risque d’affaiblir l’avantage compétitif allemand au sein de l’économie mondiale.
Au sommet de Bruxelles en mai, les décisionnaires ont indiqué qu’ils avaient l’intention de donner la priorité à une énergie abordable plutôt qu’à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Perte de compétitivité
Le sommet de l’UE a indiqué que l’Europe a l’intention de restaurer sa compétitivité déclinante en soutenant le développement d’énergies bon marché incluant les gaz de schiste, en réduisant les subventions de l’énergie verte.
Pour arrêter le boom solaire, le gouvernement a réduit les tarifs de rachat pour les projets photovoltaïques ces quelques dernières années.
Depuis 2010, de ce fait, plus de 5000 compagnies impliquées dans le solaire ont fermé, en réduisant des dizaines de milliers d’emplois verts.
Les compagnies allemandes Siemens et Bosch abandonnent cette industrie.
Leurs stratégies d’énergies renouvelables se sont engluées dans des débâcles coûteuses.
Siemens, la plus grande société d’ingénierie Européenne, a annoncé en juin qu’elle fermerait toute sa division solaire après une perte d’environ 1 milliard.
Le mois dernier la direction de Siemens a renvoyé son directeur général, Peter Loescher.
Ses pertes dramatiques étaient le résultat d’une série d’investissements désastreux dans le secteur d’énergie verte qu’il a présidé.
Pour Bosch, un autre géant allemand, l’investissement dans le solaire a également fini par un désastre, en coûtant à la compagnie encore plus que Siemens : environ 2,4 milliards.
L’an passé, la vague de banqueroutes dans le solaire a dévasté l’industrie toute entière, tandis que les investisseurs solaires ont perdu presque 25 milliards en Bourse.
L’Allemagne projette maintenant de supprimer totalement les subventions.
Et son industrie solaire disparaîtra probablement vers la fin de la décennie.
La plupart des observateurs étaient convaincus que le déficit en énergie provoqué par la décision allemande, il y a deux ans, de supprimer peu à peu l’énergie nucléaire serait compensé par l’énergie solaire ou éolienne.
Boom du charbon
Presque personne ne s’est rendu compte que le boom extraordinaire dans la mise en place des énergies renouvelables produirait en parallèle un boom du charbon.
Dans la plus grande partie de l’Europe, le charbon est devenu beaucoup moins cher que le gaz naturel pour les centrales.
Le problème force les pouvoirs publics à envisager des solutions encore plus radicales. E.ON, la plus grande société allemande du secteur de l’énergie, réfléchit au démantèlement d’une partie de ses centrales à gaz en sommeil parce qu’elles ne sont plus rentables et leur délocalisation en dehors de l’UE.
Ces considérations burlesques deviennent symptomatiques des conséquences involontaires de l’expansion rapide des énergies renouvelables.
Les fabricants européens perdent rapidement du terrain dans la concurrence internationale.
Au lieu de dépenser de l’argent pour l’énergie trop chère de l’UE, les investisseurs s’orientent vers les Etats Unis, où les prix de l’énergie ont chuté au tiers de celles de l’UE, grâce à la révolution du gaz de schiste.
Le Washington Post a récemment affirmé “L’Europe est devenue un cas désespéré de l’énergie verte. Au lieu d’un modèle à suivre pour le monde entier, elle est devenue un modèle de ce qu’il ne faut pas faire.”
Erreur stratégique
L’Europe avait une stratégie fondée sur deux craintes : tout d’abord, que le réchauffement global était une menace qu’il fallait stopper de manière urgente quel qu’en soit le coût ; et deuxièmement, que le monde allait vers une pénurie de combustibles fossiles, ce qui signifiait que le pétrole et le gaz deviendraient de plus en plus chers. Les deux conjectures, malheureusement, se sont révélées fausses.
Angela Merkel va réduire les subventions drastiquement
La stratégie allemande d’énergie verte est susceptible de changer de façon significative après les élections fédérales du 22 septembre ; Angela Merkel a promis aux électeurs, si elle était élue, de réduire considérablement le fardeau de 20 milliards à payer chaque année aux investisseurs des énergies renouvelables.
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