Un rapport, remis à Vincent Peillon, veut ériger le numérique éducatif en filière industrielle pour rattraper le retard dans le passage de l'école au numérique.
Le domaine du numérique éducatif sera t-il enfin considéré comme un secteur majeur dans notre pays ?
Le ministre de l'éducation nationale a reçu un rapport préconisant d'ériger ce secteur en filière industrielle performante, « élément clef pour permettre à la France de rattraper son retard dans le passage de l'école au numérique ».
L'école est en retard
Ce document, commandé par les ministres Vincent Peillon, Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin, dresse d'abord un constat sans concession du retard de notre pays sur les usages du numérique éducatif.
« 41 % seulement des élèves de 4ème déclarent utiliser un ordinateur à l'école au moins une fois par semaine contre 53 % dans l'UE. Le pourcentage d'enseignants qui utilisent ces technologies dans plus de 25 % des leçons n'a pas augmenté depuis la précédente étude (2006) » souligne le rapport.
Les profs sont mal formés au numérique
Ce moindre usage est à mettre en relation avec le moindre niveau de formation des enseignants dans le domaine.
« Par exemple, seulement 28 % des ensignants français de classe de première ont participé à des formations à l'usage pédagogique des TICe en 2011-2012, contre 53 % en moyenne dans l'UE » est-il écrit dans ce document.
Des obstacles pédagogiques et des résistances culturelles.
Le rapport se penche aussi sur les obstacles qui ont freiné la constitution d'une filière industrielle française dans l'éducatif numérique même s'il relève l'existence de 250 entreprises dans ce domaine.
Il constate notamment, du côté de l'Etat, que « ce domaine est dispersé parmi les différentes structures du ministère de l'éducation nationale et n'est pas l'objet d'un pilotage stratégique unique ».
Il met aussi en avant les obstacles pédagogiques et des résistances culturelles chez les adultes.
Mais rien n'est perdu
Les freins culturels peuvent, toutefois, être levés par des plans de formation englobant aussi les équipes de direction « appelées à jouer un rôle essentiel dans le pilotage stratégique du projet numérique de l'école ou de l'établissement ».
Les financements sont en rade
Enfin, sont mis en cause l'éclatement et les différences de modalités du financement public et de l'achat des ressources pédagogiques, entre l'école élémentaire, le collège et les lycées.
« Cette dispersion des acteurs et l'éparpillement de la prescription pédagogique freinent le développement d'un secteur des ressources numériques éducatives » constate le document.
Dix recommandations
Portant aussi bien sur la gouvernance du projet numérique au sein de l'Etat que sur la formation des enseignants dès leur formation initiale «
en poursuivant le double objectif de former par le numérique et d'enseigner par le numérique ».
La proposition de mise en place prochaine d’une direction du numérique éducatif au sein du ministère, a ainsi été déjà confirmée par Vincent Peillon.
Le document prône la création d’un service public d’indexation des ressources numériques pédagogiques existantes en vue d’une présentation de l’offre via un portail unique.
Le rapport prône une refonte du certificat information et Internet de l'enseignement supérieur de niveau 2 "enseignant" (C2i2e) et estime que cette compétence devrait notamment être validée lors des épreuves d'admission du concours de recrutement.
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NDLR: Pitié pour le dos de nos enfants
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Source :
- La structuration de la filière du numérique éducatif : un enjeu pédagogique et industriel(ministère de l'éducation nationale)
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