Santino, le chimpanzé du zoo Furuvik, en Suède, rendu célèbre par sa fâcheuse tendance à bombarder de
pierres les visiteurs est de retour avec une nouvelle stratégie d’attaque. De quoi intriguer les scientifiques.
Santino, un chimpanzé du zoo Furuvik en Suède, fait la hantise de ses soigneurs et des visiteurs. Ce mâle dominant de 33 ans, extrêmement sournois, est réputé pour lancer des pierres à quiconque s’approche trop près de lui. Ce comportement, observé pour la première fois en 2009, défraie encore aujourd’hui la chronique : le redoutable Santino est de retour et il a désormais un plan.
Le temps du simple et aléatoire jet de pierre est aujourd’hui révolu, place à la vraie stratégie. Le chimpanzé a affiné sa technique d’attaque pour la rendre (presque) imparable. Celle-ci consiste à laisser venir tranquillement les visiteurs s’approcher de l’enclos sans éveiller les soupçons, puis à les bombarder par surprise. Pour réussir une telle entreprise, Santino a dissimulé un peu partout des réserves de projectiles protégées par ses soins sous de petits tas de pailles. Les cachettes sont de plus en plus innovantes : un rochers, derrière un tronc… tout est pensé pour tromper l’ennemi.
Si trois ans plus tôt le comportement pouvait faire penser à une simple réponse résultant d’un apprentissage cognitif, aujourd’hui il ne laisse aucun doute : il s’agit bien d’un processus de planification complexe. Des chercheurs de l’Université de Lund, en Suède, ont analysé de près le phénomène durant l’été 2010. Les résultats de l’étude parues cette année dans la revue PLoS ONE, montrent qu’au cours de 114 jours d’observation, environ 35 projectiles ont été dissimulés par le singe : 15 sous des tas de foin, 18 derrière des rondins de bois et deux derrière un rocher.
Selon les scientifiques, il s’agit d’une décision délibérément engagée faisant preuve d’un comportement totalement innovant. Pour la première fois, un singe présente des capacités à anticiper le futur. L’équipe de recherche entreprend désormais la poursuite des travaux afin de déterminer si d’autres chimpanzés et grands singes présente également cette disposition.