Les japonais envoient un robot « super-Girafe » à Fuskushima
A Fukushima, le bestiaire robotique continue. Après le robot-quadrupède et le robot
aspirateur de Toshiba, c’est au tour du groupe japonais d'industries lourdes Mitsubishi Heavy Industries (MHI) de montrer le résultat de ses efforts de R&D. Aujourd’hui, mercredi 20
février, le groupe a présenté un robot appelé « super-Girafe » capable d'effectuer des tâches ardues en hauteur dans un environnement hostile tel que celui de la centrale ravagée de
Fukushima. Ce robot télécommandé, dont la dénomination compète est « ICM-Super Girafe (MARS-C) », peut réaliser des manipulations diverses jusqu'à une hauteur de 8 mètres et se mouvoir
dans des zones inaccessibles par les humains comme des environnements hautement radioactifs, selon MHI.
Un bras avec 7 articulations
Cet engin de 2,25 m de long, 80 cm de large, est polyvalent grâce à un bras interchangeable à l'extrémité duquel peuvent être fixés différents outils. Afin d'accélérer l'extension de ses
capacités, MHI dit avoir l'intention de rendre publiques ses caractéristiques techniques afin que des entreprises tierces puissent développer des outils spécifiques à raccorder à cette
plate-forme qui comprend quatre modules: un mécanisme de déplacement, une échelle télescopique de levage, le bras et l'outil.
Dès à présent, il peut lever une charge de 150 kilogrammes à une hauteur de 8m et son bras dispose de 7 articulations, le même nombre que le bras humain. Il est ainsi capable d'ouvrir et fermer
des vannes, mais MHI aimerait notamment développer des outils pour des applications plus complexes telles que le soudage et le perçage. Ce robot est alimenté par une batterie lithium-ion
rechargeable et peut œuvrer jusqu'à cinq heures d'affilée. Malgré sa masse de 4 tonnes, il peut circuler sur des pentes de 15 degrés et se déplacer à 6 km/h sur des surfaces planes.
Un programme de recherche national
La conception de ce nouveau robot s'inscrit dans le cadre d'un programme de recherche et développement d'un organisme dépendant du ministère japonais de l'Industrie, dans le but d'intervenir à la
centrale nucléaire Fukushima Daiichi mise en péril par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 dans le nord-est du Japon. L'intérieur des bâtiments des réacteurs est si radioactif qu'il est exclu
d'y faire travailler les hommes. Des robots y sont nécessaires pour activer des soupapes, effectuer des travaux de décontamination, détecter des fuites, etc., autant de tâches qu'est censée
pouvoir réaliser « super-Girafe ».
Le 22 novembre, Toshiba avait présenté un robot
quadrupède, avant de mettre au point unrobot
aspirateur, le 15 février dernier. D'autres entreprises nippones, comme Hitachi, sont aussi en train de concevoir des robots spécifiques pour intervenir à Fukushima où le démantèlement des
réacteurs, au moyen de techniques restant à inventer, devrait durer quatre décennies.
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