Si les Français sont bien informés des dangers qu’ils courent sur Internet, leurs pratiques les exposent à des risques
réels révèle une étude, réalisée par l’Ifop pour l’éditeur du logiciel de gestion de mot de passe Dashlane, dont les résultats ont été publiés ce 26 mars 2013. Les trois quarts des
internautes pensent se protéger de la même manière sur Internet et dans la vie réelle. Et pourtant il n'en est rien. Ce sentiment de pleine sécurité frise même l’inconscience : pour la
grande majorité des internautes, « cela n’arrive qu’aux autres ».
L’enquête montre que plus de huit personnes sur dix considèrent qu’elles peuvent être atteintes par une intrusion dans
leurs données personnelles (88 %), une arnaque sur un achat(87 %), une utilisation
frauduleuse de leurs coordonnées bancaires (85 %) et une usurpation de leur identité (84 %). Ces risques inquiètent énormément plus d’un quart (29 % pour l’usurpation d’identité),
voire plus un tiers de la population française qui s’y sent « très exposée » (35 % pour l’arnaque, 34 % pour l’utilisation des coordonnées bancaires et 33 % pour
l’intrusion).
Les virus, menace n°1
Les Français laissent facilement des données sensibles en ligne.
Mais en pratique, les Français n’exercent que peu de vigilance vis-à-vis des risques les plus menaçants. Seulement
9 % des personnes interrogées estiment qu’utiliser plusieurs fois le même mot de passe constitue un comportement à risque sur Internet et 42 % des personnes interrogées utilisent
toujours le même mot de passe (ou plusieurs fois le même selon les sites). Qui plus est, ce code secret est souvent très simple. Quand on sait que 90 % des mots de passe peuvent être piratés, il y a de quoi s’inquiéter.
Pour les internautes, la principale menace concerne l’intrusion potentielle de virus (60 %). Les risques liés à la
perte de confidentialité de leurs données personnelles ne sont évoqués que dans un deuxième temps (52 %). Et ils semblent également sous-estimer les habitudes qui rendent les données
personnelles vulnérables et qui les exposent aux risques d’intrusion et donc d’usurpation d’identité (seulement 20 % citent : « ne pas se déconnecter d’un site sur lequel
on est identifié » et 14 % : « aller sur des sites Web illégaux »). Ils sont également très nombreux à avoir publié leur âge, date de naissance et
nom sur les réseaux sociaux voire parfois leur adresse. De quoi s’exposer à de nombreux soucis !
Les jeunes plus vulnérables
Pourtant, la plupart des internautes estiment se comporter « plutôt » avec autant de précautions en ligne que
dans la vie de tous les jours. Un quart seulement des Français admet ne pas suivre les mêmes règles de prudence sur la Toile (23 %) que dans la vie réelle. Pourtant, les menaces émanant
d’Internet sont bien réelles (chaque année, plus de 200 000 identités sont usurpées en France, selon le Credoc) et il existe une véritable industrie du cybercrime et de la fraude :
ainsi plus de dix millions de Français ont été victimes de la cybercriminalité en 2011 !
Parmi les internautes français, les jeunes semblent particulièrement exposés du fait de pratiques encore plus laxistes
que le reste de la population. Comportement déjà pointé du doigt lors d’une enquête menée pour Axa en octobre 2012. Ainsi, l’étude révèle que 58 % des moins de 25 ans utilisent toujours
le même mot de passe ou plusieurs fois le même selon les sites contre 39 % des plus de 35 ans.
Toutefois, ils sont aussi conscients des risques que leurs aînés, voire parfois un peu plus (61 % des 18-24 ans
sont conscients des risques de calomnie ou d’atteinte à la réputation, contre 41 % seulement des plus de 65 ans).