Publiant leurs travaux dans Nature, des chercheurs français ont découvert en Chine de grands insectes fossilisés apparentés aux puces, qui devaient se nourrir du sang des premiers mammifères et des petits dinosaures du Jurassique et du Crétacé.
8 à 20 millimètres de longueur, dépourvus d'ailes et dotés d’un impressionnant siphon buccal long et cranté, fait pour percer les épidermes et sucer le sang : tel est l’aspect de ces 9 insectes fossilisés, datant du Crétacé inférieur (environ -125 millions d'années) et du Jurassique moyen (-165 Ma), découverts en Mongolie Intérieure et dans la province du Liaoning, en Chine, par des paléontologues du Muséum national d'Histoire naturelle de Paris dirigés par l'entomologiste André Nel.
Ces insectes anciens, appartenant à 3 espèces différentes non encore complètement déterminées, incapables de sauter et bien plus gros que nos puces actuelles, possèdent pourtant nombre des traits caractéristiques de ces dernières. Si les quelque 2.000 espèces de puces modernes ont presque toutes un hôte exclusif, il est possible, selon les auteurs, que ces ‘ancêtres’ pompaient le sang de proies diversifiées, pour ne se spécialiser qu’ensuite au cours de l’évolution.
Les griffes et les micro-poils garnissant leurs pattes semblent plutôt faites pour s’agripper à des animaux à poils ou à plumes qu’à des épidermes nus ou écailleux : les petits mammifères, mais surtout – plus aptes à nourrir ces insectes de grande taille – les petits dinosaures à plumes, tous abondants dans ces régions de Chine à l’époque, devaient être leurs proies de prédilection.
"Cette découverte éclaire d’un jour nouveau l’origine de ces insectes parasites et appuie donc l’hypothèse qu’ils existaient déjà au Jurassique (période intermédiaire du Mésozoïque qui s’étend d'environ - 200 à - 145 millions d'années). Ils constituent l’une des preuves de l’ancienneté de l’ectoparasitisme, une interaction biologique complexe entre organismes", précise un communiqué du Muséum national d'Histoire naturelle.