Une impasse ?
À première vue, la transition énergétique semble être aujourd’hui dans une impasse. Les combustibles fossiles dominent toujours de façon écrasante et leur croissance annuelle, en termes de quantité d’énergie supplémentaire disponible chaque année, reste supérieure à celle des énergies bas-carbone. En outre, le vent politique a tourné contre la transition depuis que les crises géopolitiques et commerciales se succèdent. Il y a un élément qui ne trompe pas. Les gros titres des médias consacrés à l’énergie se concentrent aujourd’hui sur l’impact des conflits militaires et économiques et les coûts.
Pas tout à fait
Pourtant, derrière ce brouhaha, les évolutions de fond se poursuivent. Les sources d’énergies décarbonées (renouvelables, nucléaire) continuent à se développer, tandis que le rythme de croissance des énergies fossiles diminue. L’an dernier, les investissements dans le monde dans les domaines liés au climat ont atteint plus de 1 300 milliards de dollars, aussi bien dans les énergies renouvelables que le reboisement.
La frustration vient du fait que les combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz) fournissent encore environ 80 % de l’énergie primaire consommée dans le monde. Et le moins que l’on puisse dire est que l’évolution est très lente par rapport aux 85 % de 1990. Sans dramatiser, ce qui s’est passé jusqu’à aujourd’hui dans le monde n’est pas une transition énergétique mais une addition énergétique.
Prendre ses désirs pour la réalité
Mais cela ne devrait pas être une surprise. Le problème ne tient pas au rythme de la transition, mais au fait que depuis des années militants, ONG, institutions internationales, gouvernements dits progressistes et médias complaisants ont pris leurs désirs pour la réalité. Ils ont cru qu’agiter soir et matin le spectre de la catastrophe climatique allait changer l’économie mondiale et balayer des infrastructures et des systèmes financés et construits pendant des décennies et indispensables à la survie de 8 milliards d’êtres humains.
Les élites politiques et intellectuelles sont aujourd’hui trop souvent éloignées des réalités de la production industrielle comme agricole et des technologies. Ils imaginent que ce qui fait réellement fonctionner notre monde peut se remplacer en quelques années comme on change de version d’un logiciel.
L’objet de la transition énergétique est de remplacer la majeure partie du système énergétique actuel par un système totalement différent. Tout au long de l’histoire, aucune source d’énergie, y compris la biomasse traditionnelle issue du bois et des déchets, n’a connu de déclin mondial en termes absolus sur une longue période.
Un coût exorbitant
L’an dernier, la production mondiale d’électricité éolienne et solaire a atteint des niveaux records. Elle est passée au cours des quinze dernières …
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