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Le Blog de jlduret

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Pensez juste ou pensez faux mais pensez par vous-même ! Depuis Socrate, le devoir du penseur n’est pas de répéter la doxa du moment mais de la questionner.


Mourir de chaud ou d’une co-morbidité ?

Publié par jlduret sur 17 Novembre 2023, 10:51am

Catégories : #Lutte contre réchauffement, #Jancovici

Mourir de chaud ou d’une co-morbidité ?

LU ICI

Stanislas de Larminat

 

Que penser et quelles conclusions formelles en tirer ?

  • Là où l’humidité relative augmente, les températures humides sont toujours inférieures à 30°C, y compris sous l’équateur à Libreville.
  • Les maximas de température humides ne dépassent, pratiquement nulle part, le seuil de 34° pendant des durées dépassant quelques 35 heures par an. Les régions humainement les plus pénibles sont à proximité de mers tropicales relativement fermées : Mer Rouge (Eilat), Golfe Persique (Koweït, Dubaï, …), Golfe de Californie (Culiacan), côte nord de la Mer d’Arabie (Aden, Karachi).

La région à risque n’est donc pas l’Afrique équatoriale. Des études publiées par Steven Sherwood le confirment : « ces conditions, proches ou supérieures à la tolérance physiologique humaine prolongée, ne se sont produites, pour la plupart, que pendant 1 à 2 heures ».

Le cas de la province de Sindh au Pakistan est un cas particulier. 

Jacobabad, au nord de cette province, est la ville réputée la plus chaude au monde. En juin, sa température atteint effectivement 36°C en valeur humide (toujours avec une occurrence maximale de 35 h/an). Les médias ont laissé croire que le réchauffement climatique avait aggravé la situation. Les températures humides relevées à Karachi manquent sur le 20ème siècle, mais depuis 2009, ils montrent une étonnante stabilité. Par ailleurs, Jacobabad est une ville peu peuplée, sortie de sa semi-somnolence avec le formidable projet d’irrigation avec la digue de dérivation sur l’Indus à Sukkur, à 80 km au SW de Jacobabad et terminée en 1932. Cette région du delta de l’Indus est donc de population récente, même si, à l’âge du bronze d’environ 2600 av. J.-C. à 1900 av. J.-C, la civilisation de l’Indus avait bâti des villes complexes sur quelques 100 à 150 hectares (Mohenjo-daro, Harappa, Mehrgarh, …), avant que celles-ci ne se vident subitement. Pourquoi ? Des éléments plaident en faveur d’une sécheresse soudaine qui, déjà à cette époque, a déstabilisé la région.

Quelles projections en tirer ?

Ces considérations n’ont pas pour objet de sous-estimer la pénibilité du travail pendant les périodes les plus chaudes… mais, même dans le pire des scenarios, il est faux de prétendre qu’1/3 de la population serait concernée par un seuil létal de température humide. Les grandes canicules ont toujours entraîné des pics de décès, en particulier d’enfants ou de personnes âgées.

En France, d’énormes canicules ont eu lieu pendant les étés du « petit âge glaciaire » : plus de 700.000 morts en France en 1718 et 1719 ; 200.000 victimes lors des étés 1747 et 1779. Plus tard, en 1911, environ 40.000 personnes ont été victimes des conséquences de la canicule. On est loin des 15 à 20.000 victimes de 2003 ou des 3000 victimes de 2022 ! Tous sont morts en période de chaleur, mais sont-ils morts de chaleur ?

Les médecins savent que la capacité de résistance de l’homme à la chaleur dépend également d’éventuelles fragilités internes des métabolismes de thermorégulation de chacun, de la qualité des nutriments ingérés, de la capacité à limiter son activité physique et de se mettre à l’abri. Une étude scientifique très détaillée confirme que « les décès associés à des températures inconfortables ont une cause principale attribuable à une maladie chronique ». Enfin, il est paraoxal de rappeler que la mortalité liée au froid (environ 61 décès pour 100.000 habitants par an) est 20 fois supérieure à celle liée à la chaleur (3/100.000).

Les morts climatiques sont d’abord des victimes de la pauvreté qui réduisent les capacités d’adaptation aux catastrophes naturelles. La surestimation démesurée de la cause humaine du réchauffement actuel  entraîne les pays pauvres dans une décarbonation de leurs économies qui les rendra encore plus pauvres.

 

[1] Jancovici, dans « Le monde sans fin » (p. 113)

[2] Comprendre le diagramme psychrométrique : https://www.youtube.com/watch?v=dQOJBJKvYlM

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