Camille Coirault © Presse-citron
Même si les voitures électriques connaissent une popularité explosive, particulièrement en Europe, il se trouve que les industriels du secteur ne sont pas entièrement sereins quant au futur de cette technologie. Si des groupes comme Tesla, Volvo ou BYD (qui a quintuplé ses bénéfices en 2022) restent en position confortable, d’autres géants du domaine sont dans une position plus délicate.
Des mastodontes qui reviennent sur leurs ambitions
Le groupe américain General Motors (GM), un des plus grands constructeurs américains, a dû revoir ses objectifs à la baisse. Ce dernier a abandonné ses objectifs de production, qui étaient de 100 000 véhicules produits pour la seconde moitié de l’année 2023 et de 400 000 d’ici à la première moitié de l’année 2024.
Une décision qui intervient dans un contexte plutôt tendu pour le constructeur. En effet, GM doit faire face à des grèves de ses ouvriers depuis quelques semaines et sa filiale Cruise (dédiée aux taxis autonomes) est un peu à la peine. En effet, cette dernière vient de se voir retirer au mois d’octobre l’autorisation de déployer ses véhicules en Californie pour des raisons de sécurité.
GM n’est pas le seul constructeur à être un peu à la peine concernant ses VE. Mercedes-Benz aussi est concernée par une baisse de ses bénéfices au troisième trimestre 2023. Baisse principalement due à des problèmes sur ses chaînes d’approvisionnement.
Dans un autre genre, Honda vient d’annoncer que la production de véhicules électriques abordables n’est plus d’actualité pour eux. Un petit coup au moral pour les potentiels clients qui espéraient un jour mettre la main sur une voiture électrique sans se ruiner.
Une croissance continue, mais un marché en pleine mutation
Les signaux d’alarmes sont bel et bien présents, mais le marché des VE continuent à bien se porter malgré tout. Les ventes de véhicules électriques ont grimpé de 51 % aux États-Unis au premier semestre 2023. Une belle augmentation, qui reste cependant en retrait par rapport aux 71 % de la seconde moitié de l’année 2022.
Le gros frein à une adoption globale de la voiture électrique outre-Atlantique (un peu comme chez nous) reste le prix. En moyenne, le tarif dépasse de 4 000 dollars celui des voitures thermiques classiques. La situation est complexe, tant pour les consommateurs que les constructeurs. Ce qu’elle met en évidence est très clair : les industriels devront revoir leurs stratégies commerciales s’ils souhaitent se maintenir dans le 100 % électrique.
À peine démocratisés, les véhicules électriques peuvent-ils déjà être considérés comme obsolètes ? Il est trop tôt pour se prononcer, mais si les constructeurs eux-mêmes doutent de leur approche, la réflexion devrait être de mise également du côté des décideurs politiques. Alors que l’Union européenne incite explicitement à l’abandon du thermique, il est certain que cette transition ne se fera pas sans heurts.
- Des grands constructeurs automobiles (GM, Mercedes ou Honda) revoient leurs stratégies concernant leur production de véhicules électriques.
- Le marché des VE continue de croître, mais ralentit tout de même.
- Ces signaux d’alarme restent pour le moment trop frais pour tirer des conclusions hâtives sur l’avenir du secteur.
Voir aussi : Les voitures électriques trop coûteuses à réparer ? C'est Hertz qui le dit...