Voyons ensemble pourquoi l’UE est à la traîne en matière d’intelligence artificielle, de véhicules électriques, de stockage cloud, de technologie téléphonique et de pratiquement tout le reste…
Commentaires d’Eurointelligence : L’Europe perd la bataille de l’IA.
Après avoir raté la première étape de la révolution numérique, l’Europe risque maintenant de manquer la prochaine grande étape : celle de l’intelligence artificielle, une technologie qui connaît aujourd’hui une croissance explosive. Les États-Unis sont en tête, suivis de la Chine, et c’est à peu près tout.
Dépendance aux USA à venir
Le gouvernement allemand a commandé une étude sur les grands modèles européens d’IA, qui affirme que si l’UE ne parvient pas à développer sa propre technologie, elle deviendra dépendante des États-Unis, ce qui signifierait également une dépendance à l’égard d’une norme inférieure de protection des données. Le problème est que les Européens considèrent l’intelligence artificielle comme une menace contre laquelle ils veulent se protéger. Il n’est guère surprenant qu’ils ne soient pas les principaux développeurs.
Nous nous souvenons que certaines grandes entreprises allemandes se sont bercées d’illusions dans les années 1990 en pensant qu’elles pourraient surpasser les technologies numériques grâce à une technologie analogique sophistiquée. Rappelez-vous la télévision haute définition de François Mitterrand et d’Helmut Kohl. L’UE commet la même erreur en matière d’IA.
Le problème est la puissance de calcul
Microsoft est sur le point d’investir 10 milliards de dollars dans OpenAI, un laboratoire d’IA à code source ouvert. Le gouvernement allemand dispose d’un budget de 3 milliards d’euros à investir dans toute une série de petits projets. Le problème est que la technologie évolue à une vitesse plus rapide que le calendrier des débats au Bundestag.
Et nous ne voyons pas les dirigeants politiques faire de cette question une priorité absolue. Au moins Kohl et Mitterrand se sont intéressés à la technologie. Ils ont simplement misé sur la mauvaise.
La politique n’a pas changé non plus. En Allemagne, la CDU est favorable à la déréglementation, mais les Verts, qui dirigent le ministère de l’économie, veulent donner la priorité à la protection des données. Voilà pourquoi nous sommes là où nous sommes.
L’UE et les États-Unis expliqués
À elle seule, Microsoft dépensera plus de trois fois ce que l’Allemagne dépensera en tant que pays. Il faut ajouter à cela Google, Amazon et l’industrie de la défense américaine.
L’UE aime protéger les entreprises existantes. L’Allemagne a triché pendant des années pour protéger les moteurs diesel existants.
Sur des questions banales comme l’agriculture, la France protège les petites exploitations.
L’UE a maintenant des poursuites judiciaires contre Google, Amazon et Microsoft. Les États-Unis sont en tête parce que l’Union européenne démolirait toute entreprise avant qu’elle ne devienne assez grande pour être en tête sur quoi que ce soit.
C’est la même chose pour l’intelligence artificielle, où les Verts s’acharnent à protéger plutôt qu’à investir.
Et qu’aucune entreprise européenne ne devienne assez grande pour réaliser quoi que ce soit. L’UE les démolirait toutes au nom de la concurrence.
Production de véhicules électriques, l’UE avait une longueur d’avance sur les VE. C’est désormais le cas de la Chine.
Le 27 janvier 2023, j’ai noté qu’en deux ans, la Chine a plus que doublé les exportations de voitures des États-Unis et a rattrapé l’Allemagne.
Même lorsque l’UE a une avance, elle ne parvient pas à la conserver longtemps.
Traduction de MishTalk par Aube Digitale