Voici un autre exemple. Il provient du site TF1 info et date du 11 novembre. Il concerne l’ouragan tardif Nicole.
Tardif car peu d’ouragans ont touché la Floride en novembre. Enfin, ouragan, il faut le dire vite. Car il n’est resté en catégorie 1 qu’une heure, avant d’être rétrogradé en tempête tropicale au moment de toucher terre. Cela reste intense, avec des vents de plus de 100 km/h. Mais ce n’est plus un ouragan.
L’info précise : « Un ouragan d'une virulence exceptionnelle à cette période de l'année a frappé jeudi la Floride. »
Virulence exceptionnelle ? Certainement pas, et je suis surpris par cette exagération.
Virulence ? Très relative, mon cher Watson. Cela n’empêche pas d’exagérer:
« Les dommages structurels le long de notre littoral sont sans précédent", a déclaré le directeur du comté George Recktenwald, dans un communiqué relayé par la chaîne américaine. "Nous n'avons jamais rien vécu de tel auparavant", a-t-il insisté. »
Tardif, novembre ? Deux autres ouragans ont touché l’État tardivement: Yankee le 4 novembre 1935 et Kate le 21 novembre 1985. Kate était de catégorie 3 en mer, et 2 en touchant le nord-ouest de la Floride.
Cette info est donc exagérée : Nicole n’a pas atteint une virulence exceptionnelle, même pour cette période de l’année.
Mais associer les trois mots : tardif, virulence, exceptionnelle, entretient le grand flip climatique. L’info climatiste nous garantit de beaux superlatifs.
On n’est pas étonnés que la jeune génération, plus suiveuse que chercheuse, très paresseuse en terme de vérification personnelle des infos, puisse croire à la fin du monde.
Autre chose.
En août 2019 le Washington Post publiait un article intitulé: « Le changement climatique extrême est arrivé en Amérique. »
L’article est accompagné d’une illustration (image 1, clic pour agrandir). On voit certaines taches rouge foncé, lieux de hausse sensible des températures. Elles sont pourtant limitées. Ces taches, comme d’immenses îlots de chaleur, sont supposées indiquer entre 2° et 2.5° de plus qu’il y a 120 ans. Vers le centre du pays les taches correspondent à la région de Denver.
Denver est une grande ville du centre, située dans une région semi-aride à 1600 mètres d’altitude. C’est une région qui relie plusieurs grandes agglomérations. Elle a de quoi favoriser son propre réchauffement. Malgré sa situation en hauteur elle peut voir des températures estivales de plus de 40°.
Selon Wiki : « Les principales activités économiques de la ville sont les industries lourdes (sidérurgie, raffinerie de pétrole), l’industrie du caoutchouc, la construction mécanique et l’agroalimentaire.
Ces activités s’étendent jusqu’à la ville proche de Boulder qui constitue un technopole spécialisé dans le domaine énergétique. Dans une région possédant la quasi-totalité des réserves d’énergie. »
Sur cette image du Post, sans surprise, la région de New York et les grandes villes de Californie montrent aussi une coloration rouge foncé. Par contre il y a une zone plus fraîche vers le sud, et d’autres sans grand changement.
L’image 2 montre les moyennes annuelles jusqu’en 2020.
Si l’on relie le titre et l’image de l’article du quotidien américain, le changement climatique est un phénomène relatif et fort variable en intensité selon les régions. Je relève aussi que (image 3, extraite de ce pdf qui résume l’évolution climatique du pays):
« En moyenne, les îlots de chaleur urbains augmentent la tendance de la température de surface mondiale de près de 50 %.
Près de 90 % des stations de température américaines ont été compromises par les effets de l’urbanisation.
Environ la moitié du réchauffement signalé aux États-Unis disparaît effectivement des données lorsque les analystes ne considèrent que les stations qui n’ont pas été corrompues par des îlots de chaleur. »
Un exemple parmi beaucoup d’autre : image 4, station météo mal placée, entourée en rouge. Sur le bitume les données sont inutilisables.
L’image 5 illustre la moyenne des températures des États-Unis de 2005 à 2021. Elles sont étonnement stables.