Il en est des arguments comme des vêtements, il est toujours possible de les retourner dans le sens qui convient au moment où on le juge bon.
Dans le domaine climatique, ce constat trouve de nombreux exemples : J’en ai noté quelques-un suffisamment symptomatiques.
Le plus explicite concerne bien sûr la capacité du CO2 à être capté par le végétal
Les tenants de la nocivité du gaz satanique y verront un moyen d’en diminuer la teneur dans l’atmosphère. C’est la notion de puits de carbone qui conduit à planter des arbres en pagaille et en toutes circonstances bien pensantes pour assurer la lutte contre le dit « changement climatique ». Planter des arbres n’est pas mauvais en soi mais la raison en est suspecte car elle porte en elle une condamnation a priori. Une bonne chose pour de mauvaises raisons…
Pour ceux que le CO2 n’effraie pas mais qui, au contraire, trouvent qu’il s’agit d’une source vitale, sa teneur dans l’atmosphère est certainement trop peu importante au regard de ses concentrations dans l’histoire. Sa capacité de captation par le végétal devient alors un bienfait incomparable pour ce qui est de la lutte contre la faim comme le montrent les bilans de récoltes sur le long terme, ce bilan croissant avec les émissions de CO2.
On distingue là deux camps radicalement opposés utilisant le même phénomène biologique. Le fait est commun mais son usage idéologique ou factuel est différent.
C’est selon !
Concentration de CO2 dans l'air
Pour rester dans ce domaine du CO2 on constatera que la mesure de sa concentration dans le temps, qui ne devrait pas souffrir de contestation, se maquille positivement ou négativement selon que l’on souhaite ou non montrer la responsabilité humaine dans sa production. Ainsi l’utilisation du terme « depuis l’ère industrielle » se charge d’une accusation, masquée intentionnellement, de l’industrie dans la modification du climat par le biais du CO2.
Pourquoi pas « depuis la conquête Romaine » ou « depuis la révolution » ou « la nuit des temps ». Le climat aurait-il une date de naissance ? Ainsi on choisira cette date en fonction de ses intentions sous-jacentes. L’argument temporel peut s’interpréter comme on veut. Là encore deux camps s’approprient le temps à leur guise, l’un factuellement par des courbes à long terme, l’autre en le circonscrivant pour mieux coller à son idéologie.
C’est selon !
Et les énergies ?
Un autre exemple, qui tient à l’actualité, met en évidence l’hypocrisie avec laquelle il est possible d’accuser ou d’innocenter un produit énergétique en fonction, non plus d’une idéologie, remisée alors aux oubliettes, mais soudain en fonction de ses besoins, nécessité faisant loi. Je veux parler des produits énergétiques que l’on a vu, pour ce qui est du gaz condamné longtemps comme produit fossile à éliminer, entrer subitement dans la taxonomie européenne comme acceptable. Le « green new deal » européen est oublié, la taxonomie tordue dans le sens contraire aux injonctions zéro carbone pour 2050. La pénurie énergétique en cours fait soudain que l’émission de CO2, honnie au nom du climat, change de couleur et devient verte. Comment prendre au sérieux ceux qui, sous couvert d’arguments soi-disant scientifiques, vous infligent leurs certitudes avec autant de versatilité. Ici ce ne sont plus deux camps qui s’opposent mais c’est au sein du même camp, celui du bien, que la veste se retourne, l’accusateur devenant promoteur.
Et qui plus est, comment trouver une logique au développement des éoliennes et panneaux solaire qui obligent à augmenter les besoins en gaz fossile pour suppléer leur intermittence.
Plus d’éoliennes c’est plus de gaz…Aucune incohérence n’arrête les idéologues obligés d’absoudre ce gaz qu’ils condamnaient hier pour « pollution ». Il y a donc des indignations sélectives.
L’endroit devient l’envers !
C’est selon !
Qui consomme quoi
A propos d’indignations sélectives on n’oubliera pas avec quelle fougue les censeurs verts condamnent les transports aériens coupables de consommer abusivement de l’énergie carbonée, sans se remettre en cause quant à l’utilisation bien plus énergivore des smartphones dont il est impossible se séparer. L’omission dans la condamnation est une forme de double jeu.
C’est selon.
La liste des retournements de veste, de maniements coupables des chiffres, d’interprétations trompeuses, d’exagérations intentionnelles, d’indignations sélectives, d’omissions suspectes n’est pas close mais en dit long sur la difficulté du combat qui attend ceux qui exigent la rigueur scientifique. On voit bien en la matière combien cette question est infiltrée par la politique qui prend facilement l’envers pour l’endroit en fonction de ses objectifs.