Par Michel Negynas.
Nous avons vu dans une série d’articles, via le prisme de la saga des moyennes mondiales des températures, combien l’affolement devant une éventuelle « catastrophe climatique » a des fondements scientifiques discutables.
Le GIEC, une institution indestructible
La courbe de l’évolution des températures mondiales fait partie de tous les scandales dont le GIEC est entaché sans que cela n’ait le moins du monde remis en cause sa domination scientifico-politico-idéologique sur la science. On nous affirme encore « the science is settled » (la science est établie) alors que tous les éléments prédictifs contenus dans les 5 précédents rapports sont démentis par les faits !
Il ne s‘agit pas ici de contester la théorie de l’effet de serre lui-même (bien que cette dénomination soit trompeuse) : il rend notre planète habitable. Il s’agit de mettre en garde sur notre insuffisance de connaissances et de données pour pouvoir prédire notre avenir d’ici à la fin du siècle. Nous avons encore à beaucoup travailler pour en être capable, si tant est que ce soit possible.
Les modèles climatiques sont des outils de recherche, ils ne sont pas des boules de cristal. À ce titre, ils n’auraient jamais du sortir des laboratoires. Ce sont les démocrates américains, lors des élections de 1988, qui ont ouvert la boîte de Pandore et le reste a suivi : conflits d’intérêt, alliance du business et de l’écologie radicale, action amplificatrice des media dans des démocraties d’opinion…
L’hystérie a conduit à la fondation du GIEC, qui fut très vite noyauté par un petit nombre de scientifiques extrémistes, fondant par là même une nouvelle science, la « climatologie », qui n’existait pas jusqu’alors. Les climatologues se distinguent de leurs collègues, qui étudient les sciences de la Terre depuis toujours, par le fait qu’ils font essentiellement du retraitement de données existantes et du moulinage de ces données dans des modèles informatiques. Dès le début, les scientifiques « modérés » et rationnels, comme Pierre Morel, qui fonda le laboratoire français de modélisation du climat, furent éjectés.
N’importe quel organisme n’aurait pas survécu à l’avalanche de dysfonctionnements du GIEC. En 2010, il a subi un audit de l’Inter Academy Council, l’organisme adéquat de l’ONU. Ses recommandations dévoilent, en creux, toutes les insuffisances. Mais rien n’a été changé depuis dans son fonctionnement.
La crosse de hockey
Un des scandales révélés en 2009 concerne la courbe d’évolution des températures mondiales depuis 2000 ans. Retracer cette courbe est important pour décider de la crédibilité des études en cours. Si on montre que le réchauffement actuel est unique dans l’histoire, la probabilité que nos émissions en soient l’origine est grande. Dans le cas contraire, le réchauffement peut être la somme de l’effet de nos émissions et de phénomènes naturels, dans des proportions à définir, mais cela relativise notre « culpabilité ».
En 1998, un scientifique a publié une nouvelle reconstruction de température effrayante : elle était plate jusqu’en 1960, et montait presque verticalement ensuite.
Cette courbe a été très vite invalidée, y compris par une commission d’experts officielle, mandatée par le Sénat américain. En outre, nous avons en Occident et en Chine des centaines de références, littéraires, artistiques et techniques, pour savoir que le climat a varié au cours des siècles précédents. Devant l’évidence, le GIEC a fini par ne plus la publier dans son rapport AR5 d’ici il y a quelques années.
Rapport du GIEC : la crosse de hockey réapparaît
Mais ô surprise, la voilà qui réapparaît dans le sixième rapport, celui qui vient de sortir !
On remarquera d’abord la « performance » scientifique : connaître avec moins de +/- 0,25 degré d’incertitude la température moyenne mondiale il y a 2000 ans, c’est d’autant plus méritoire que même maintenant, nos stations météo ne font guère mieux de +/- 1 degré d’incertitude !
Évidemment, le statisticien qui avait en son temps dévoilé la supercherie de la première courbe a tenté de comprendre d’où vient celle-ci.
D’abord, malgré son habitude des rapports du GIEC, il ne l’a trouvée que dans le « résumé pour décideur », la partie notoirement politique du rapport, pas dans la partie scientifique.
Ensuite, il démontre que la courbe a été obtenue en choisissant soigneusement les études à moyenner, « celles qui vont bien ». Or, il existe des milliers d’études, dans le monde entier, qui disent le contraire… Pour approfondir le sujet, très technique, il faut aller ici.
En outre, les données ne sont en général pas disponibles, ou même, on ne connaît pas d’où viennent les études…
Un sixième rapport extrémiste
Cet épisode est représentatif d’une fuite en avant du GIEC devant les difficultés qu’il rencontre :
- Toutes les prévisions antérieures sont invalidées, les modèles « chauffent » trop.
- Les nouveaux résultats issus de modèles encore plus sophistiqués, « chauffent » encore plus, même leurs auteurs le reconnaissent.
- Il s’avère évident que les scenarios d’émission de CO2 à long terme sont pour la plupart irréalistes.
- Si on s’en tient aux scenarios « plausibles », l’élévation de température, même avec ces nouveaux modèles, n’est pas catastrophique.
Il fallait donc trouver des leviers nouveaux pour conforter la terreur. Le GIEC insiste maintenant davantage sur la fréquence des évènements exceptionnels cataclysmiques que sur les températures. Et réinvente la crosse de hockey.
Premières réactions au nouveau rapport ici.
Mais gageons que le rapport occasionnera encore beaucoup d’articles sur Contrepoints.