À mesure que la coercition généralisée se met en place afin d’obtenir un troupeau d’humains consentants (ou sinon…), il est intéressant de constater le malaise qui s’installe et la distance prise chez ceux qui furent les plus vocaux à réclamer cette coercition irraisonnée.
On découvre ainsi, dans un récent papier publié sur The Lancet (cette revue qui fut un jour vénérable), que la position de certains médecins évolue de façon sensible face à leurs déclarations et actions publiques pourtant médiatiques au sein du Conseil scientifique français qui décida, il n’y a pas si longtemps, de confiner, reconfiner et re-reconfiner à tour de bras.
Apparemment, pour le docteur Delfraissy, il est peut-être temps de reconsidérer les options choisies par le gouvernement : l’immunité de groupe ne semble plus si désirable, d’autant que les mutations virales se multiplient gentiment et que les stratégies employées jusqu’ici montrent leur peu d’impact réel sur l’épidémie. Au passage, on ne pourra s’empêcher de noter la façon dont la responsabilité des choix opérés est habilement reportée, en totalité, sur le pouvoir politique qui fut pourtant trop heureux d’écouter les sachants, eux-mêmes bien disposés à dispenser leurs conseils moyennant célébrité.
Peut-être certains commencent-ils à comprendre qu’on (i.e. les aigrefins au pouvoir, essentiellement) utilise leur renommée et leur expertise comme paravent à leur désir de tout contrôler, pour faire passer un nombre croissant de lois liberticides et mettre en place une forme de moins en moins douce de dictature sanitaire à laquelle ils auront, de fait, donné leur aval. C’est encore un peu voilé, confus même, mais ces experts et ces sachants sentent qu’à l’heure des comptes, leur addition personnelle pourrait être salée s’ils continuent dans la même voie.
On pourra se réjouir de ce timide retour à la réalité. Pourtant, les critiques des actions entreprises ne sont pas nouvelles et certains (trop rares) pays qui ont choisi la raison et la pondération prouvent amplement qu’ils ont eu raison.
En pratique, sans la propagande acharnée des médias en cheville avec le pouvoir politique qui ont tout fait pour gommer les dissidences, les critiques raisonnables et les avis contradictoires, il est probable que l’assentiment silencieux d’une partie du peuple se serait déjà évaporé.
Ce qui est arrivé à la déclaration de Great Barrington est assez typique : des sommités mondiales présentent un état des lieux et des solutions raisonnables (qu’on peut critiquer mais qui ne sont ni lunaires, ni idiotes, ni dépourvues d’antécédents historiques convaincants), mais sont rapidement ridiculisées et ostracisées, voire carrément bloquées par les médias et les « Big Techs » dont l’Histoire montrera qu’elles n’ont pas été purement instrumentales dans l’asservissement progressif des peuples. Peu importe la signature apposée par plus de 50.000 médecins sur cette déclaration : elle ne cautionne pas les solutions collectivistes et mérite donc l’opprobre.
Au final, le texte de Delfraisy et al. rappelle qu’il n’y a pas lieu de vacciner systématiquement tout le monde. Cette solution n’est pas une panacée, loin s’en faut (la stratégie débile du « zéro COVID » est complètement chimérique), mais semble servir à imposer de plus en plus de bricolages sociétaux délétères pour lesquels on ne s’étonnera plus de trouver une brochette de médecins parler de « contrat social », décidable et pilotable à volonté, dans une démarche constructiviste assez consternante.
Finalement, chacun devrait être libre de faire comme bon lui semble d’autant que, les données s’accumulant, la comparaison avec le passé laisse de plus en plus perplexe sur les choix imposés par le gouvernement.
En réalité, le bilan de l’action publique en matière de santé dans les pays occidentaux en général et en France en particulier est particulièrement visible actuellement… Et il est catastrophique : il apparaît maintenant que des dizaines de milliers d’individus sont morts par négligence et désorganisation, par contamination (en hôpital et en EHPAD), que des dizaines, centaines (?) de milliers d’autres mourront de n’avoir pas été suivis médicalement pendant cette période, contrebalançant largement les mesures de sauvegarde prises et que les impacts économiques, sociaux, psychiques de ce qui a été mis en place seront phénoménalement malsains.
« Primum non nocere » semble avoir été oublié au profit d’intérêts économiques, politiques ou personnels peu reluisants. L’étape suivante, l’obligation vaccinale récurrente et le traçage permanent des populations se met doucement en place.
Il devrait encore être évident et normal que chacun doit pouvoir choisir ou non une procédure médicale dont le rapport coût/bénéfice n’est évaluable qu’à titre individuel. Il devrait encore être évident et normal qu’on ne peut imposer de partager ses données de santé, pourtant éminemment privées, pour autoriser des déplacements.
Il devrait aussi être évident que partager ses données personnelles à la puissance publique, que laisser sa liberté de mouvement aux politiciens et administrations en place et que leur accorder un tel pouvoir ne peut pas aboutir à une amélioration de la situation. Si l’Histoire doit nous apprendre quelque chose, c’est bien cela. Seule une naïveté qui confine à la complicité permet à certains de réclamer l’avènement de ces mesures en applaudissant idiotement des deux mains et des deux pieds.
De façon générale, introduire l’État (aux forceps) dans le domaine de la santé a toujours été une hérésie qui ne conduit, comme dans les autres secteurs, qu’à des pénuries, des gabegies, un effondrement de la qualité des services prodigués et une évaporation de la liberté avec, au bout, des obligations, des interdictions et des sanctions pour ceux qui refusent de plier sous le joug.
La santé n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais un bien commun. Tenter d’imaginer des situations qui justifient le piège dans lequel nous sommes tombés (en France depuis un moment, et plus récemment ailleurs dans le monde) est une erreur qui ne se terminera que très mal.