Huit mois de Covid. Reviendrons-nous un jour à une vie normale ? Les alertes quotidiennes semblent bien nous indiquer que ce n’est pas pour demain.
Par Olivier Maurice.
Huit mois de Coronavirus. Reviendrons-nous un jour à une vie normale ? La récente allusion du Premier ministre Jean Castex à un nouveau confinement généralisé, l’extension du port du masque en extérieur dans de nombreuses villes, et les alertes quotidiennes semblent bien nous indiquer que ce n’est pas pour demain.
Pas un jour depuis la levée du confinement sans qu’on nous explique que l’épidémie repart.
Les données hospitalières sont pourtant sans appel : depuis pratiquement trois mois que s’accumulent alerte de rebonds et mises en garde, il ne se passe rien, absolument rien ! Les courbes des hospitalisations et des décès continuent à descendre inexorablement jour après jour.
La fête de la musique, les manifestations, les entassements à Paris Plage, les queues au McDonald’s, les plages, les concerts, les rassemblements sauvages… Rien, sauf une collection monumentale de messages anxiogènes et de leçons de morale.
Mais que se passe-t-il donc que nous ne voyons pas et qui nécessite un tel alarmisme et une telle inflation de mesures liberticides dont nous avons pu voir les effets dévastateurs sur l’économie et la cohésion sociale pendant l’État d’urgence sanitaire ?
Covid : le point sur la situation
Si on passe en revue tous les chiffres, il y a bien quelques indicateurs qui passent du vert à l’orange ici ou là, mais tout cela reste au mieux flou, au pire anecdotique.
L’exemple de la Mayenne, département zone rouge et source de toutes les attentions pendant deux ou trois semaines est symptomatique : en tout et pour tout, on déplore une cinquantaine de personnes hospitalisées, dont 10 en réanimation, la quasi-totalité est d’ailleurs rentrée chez elle.
La liberté qui était redevenue la norme est-elle à nouveau à ranger au placard ?
Est-ce que le pays va devoir s’arrêter de respirer à chaque fois qu’un clignotant du tableau de bord va passer à l’orange ? Car ce n’est pas près de s’arrêter : le virus est là, il n’a pas disparu, si ce n’est du territoire, tout du moins de la planète. Et si ce n’est pas la Covid, cela pourrait bien être bientôt la grippe, ou toute autre infection…
Plutôt que de passer des heures à chercher des indices de ce qui a bien pu transformer en quelques semaines Monsieur déconfinement en Monsieur remise en résidence, muselière et chômage forcés, il convient sans doute de s’interroger d’abord sur la nature de la crise que traverse actuellement notre pays, et nous dit-on une bonne partie de la planète.
Crise sanitaire ou crise politique ?
Bien sûr le déclencheur de la crise est une pandémie due à un virus inconnu qui s’est propagé en quelques mois partout sur la planète et qui a déclenché des réactions et des décisions jusqu’ici jamais vues.
Mais dire cela, c’est comme réduire un feu de forêt à un mégot mal éteint : connaître la cause de l’incendie ne sert strictement à rien quand il s’agit de comprendre pourquoi le feu a pris de telles proportions et quand on s’interroge sur la façon de l’éteindre.
Bien sûr les diverses autorités ont été confrontées à une situation inédite, à un virus qui se répandait rapidement et dont on ignorait tout. Elles ont dû faire des choix, bons ou mauvais, mais ce qui est fait est fait.
Cependant le pic de l’épidémie est passé.
Si nous revenons au schéma initial, nous sommes actuellement en phase 4 : le virus s’est répandu, il circule librement, il s’est développé et a frappé une bonne partie de la population, mais bonne nouvelle : il a reculé, en France, en Europe, et si nous prenons la peine de sectoriser les territoires du Brésil et des USA, partout dans le monde.
Nous en connaissons maintenant bien plus qu’avant du point de vue sanitaire, mais surtout du point de vue social, politique, économique et clairement, la question n’est pas de savoir s’il y aura ou non un confinement : tout porte à croire que le pays ne survivrait pas à une nouvelle mise entre parenthèses, à un autre confinement qui viendrait ensuite, puis un autre…
Il serait temps que les autorités cessent de jouer au docteur et prennent enfin la dimension politique de ce qui est en train de se passer pour que le pays regarde enfin devant lui et arrête de s’apitoyer sur son sort.
Santé publique : redonner confiance
La priorité des priorités est de faire en sorte que ce virus retourne de toute urgence là où il aurait dû aller dès le départ : dans les hôpitaux, les cabinets de médecins, les pharmacies et les armoires à médicaments familiales.
Il est absolument impératif de cesser au plus vite la gestion politique de la crise sanitaire. D’abord parce que le gouvernement, les élus locaux, les services de police et de gendarmerie, les tribunaux ont bien d’autres choses plus importantes à faire qu’à batailler pour des histoires de masques.
Ensuite parce qu’il est d’une urgence absolue de redonner confiance et de remettre au premier plan les acteurs de santé qui sont les premiers concernés par ce qui se passe. Ce ne sont pas les fonctionnaires des ARS ou les pontes du conseil scientifique qui soignent les malades.
Le gouvernement a l’immense responsabilité de ne pas répéter la gigantesque pétaudière du printemps si un rebond se produit. Une fois passe encore, une seconde fois sera inacceptable et inacceptée. Ni la population, ni les soignants ne sont prêts à entendre rejouer la chanson du « prenez du doliprane, serrez les fesses et quand il n’y aura plus rien à espérer, appelez le 15 pour que le camion-benne vienne vous débarrasser ».
Concrètement, cela passe par la suppression du conseil scientifique, par le recadrage de la mission des ARS, par la fin de l’ingérence des maires, des préfets, dans la prise de décisions sanitaires : remise en selle de la médecine de ville, des pharmacies, des cliniques privées, des laboratoires, des infirmiers libéraux, etc.
De tous ces acteurs de santé qui avaient été mis sur le banc de touche pendant le pic épidémique… Cela commence aussi par éviter que le Premier ministre ne joue le rôle du ministre de la Santé en passant son temps à visiter les hôpitaux.
Est-ce si difficile à comprendre que ce n’est pas de directives réglementaires, de « tous ensemble » et de discours tonitruants, ni même de moyens dont notre système de santé (un des plus financés au monde) a besoin, mais d’autonomie, de liberté et de confiance ?
Mais le gouvernement semble bien plus s’inquiéter de parader en bombant le torse et expliquer comment se laver les mains que de s’assurer que le système de santé est prêt à affronter une hypothétique seconde vague…
Psychose autour du Covid
La seconde chose à faire est de rétablir les faits, la seule solution possible pour faire cesser la psychose qui a envahi le pays et qui fait les choux gras des bonimenteurs et profiteurs de tout poil. Il y a clairement urgence : la rentrée est maintenant dans 15 jours. Quand va cesser cet état de folie et d’exception qui finira, si ce n’est déjà fait, à faire plus de mal au pays que les deux mois de mise en congélation et surtout que le covid lui-même ?
La France a connu un des plus importants taux de mortalité attribué à la maladie (actuellement onzième pays au monde). Or, si on observe les chiffres officiels de mortalité (sur le site de l’INSEE), on a vraiment du mal à relier le discours apocalyptique avec la réalité.
Il est donc impératif de s’attaquer très vite et avec toute la violence possible au très méchant virus qui frappe durement le pays : celui de la peur collective qui frappe une société vieillissante et dont une partie est malheureusement en mauvaise santé.
Le scénario apocalyptique est à mettre à la poubelle
Nous sommes très, très, très loin du scénario apocalyptique qui nous avait été dépeint et faisait état de plusieurs millions d’hospitalisations et plusieurs centaines de milliers de victimes (entre 200 000 selon l’institut de veille sanitaire et 500 000 selon l’Imperial College).
Et c’est une chance ! Ne la laissons pas gâcher par les lâches et les profiteurs qui sont toujours les premiers à réclamer.
Déconfinement
En fait, le déconfinement est loin d’être achevé. Certes, la mise en résidence surveillée a pris fin, mais il n’existe toujours aucun consensus clair sur les points clés de la stratégie qui semble enfin être adoptée : cibler, protéger, tester, soigner et le pays est toujours confiné dans la peur.
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Le manque de mesures sanitaires ciblées et extrêmement rigoureuses dans les maisons de retraite a été une faute, plus qu’une erreur ; il faut absolument y remédier et tout faire pour éviter que cela ne se reproduise.
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Le masque ne peut être l’alpha et l’omega de la vie en France. Il est limite inconscient de fonder toute la politique sanitaire sur ce que l’on sait totalement impossible : le port systématique et rigoureux du masque par l’intégralité de la population.
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Le traçage des cas n’est pas une affaire de nombre de tests effectués gratuitement au hasard et d’application informatique : c’est un processrigoureux et complexe à mettre en place, qui nécessite en premier lieu que les laboratoires ne soient pas encombrés de demandes infondées les empêchant de donner les résultats des cas positifs rapidement.
Mais avant tout, il faut établir une vérité essentielle et évidente : ce virus ne signifie pas la fin du monde.
Remettre l’État à sa place
Enfin, il faut impérativement couper court aux délires hypocondriaques : arrêter d’écouter les pleurnicheries et remettre à leur place tous les ayatollahs hygiénistes, apocalyptiques et oisifs qui nous font la leçon en boucle.
Non seulement ils sont totalement inutiles et extrêmement nuisibles psychologiquement, mais ils finissent par devenir clairement nocifs et risquent bien de déclencher un immense ras-le-bol de la part de la France courageuse et silencieuse en la faisant sortir de ses gonds d’ici peu.
Si la maladie repart, il faudra être prêt. Si elle ne repart pas, il n’y a pas de temps à perdre pour remettre le pays en marche, et dès maintenant.
L’État doit impérativement revenir dans son rôle : celui de protéger la société des prédateurs et la crise du Covid a fait clairement apparaître que la nuée de parasites réclamant constamment à la communauté de payer pour leurs phobies et leurs lubies est aussi bruyante qu’inutile et malfaisante.
Ce ne sont clairement pas les paniqués chroniques qui ont ramassé les poubelles, conduit les camions, rempli les rayons des supermarchés ou soigné les malades pendant le confinement. Ce n’est pas d’eux dont la société a besoin.
Par Olivier Maurice