Comprendre le Climat n'est pas une mince affaire
Les temps sont durs pour ceux qui considèrent que le chemin est encore long avant de connaitre et quantifier tous les facteurs engendrant le climat.
La simplification produite par le « consensus » autour du CO2 anthropique, l’obstruction autoritaire apportée aux exigences des tenants de la complexité climatique, les manœuvres et camouflages nécessaires à la persistance de la science officielle, se trouvent renforcés par la moralisation du débat qui montre du doigt le coté obscur des énergies carbonées et de ceux qui n’en voient pas les méfaits.
Nous avons là un débat interne à la science, la Raison, et un autre débat opposant la raison aux Sentiments, à l’intuition, voire l’une se nourrissant de l’autre.
Kant a déjà fait la critique de la raison pure nous montrant par là une théorie de la connaissance qui mêle ces deux aspects et ne saurait se contenter de la seule raison pour décortiquer les différents modes de connaissance.
La raison ne "gagne pas toujours"
C’est à cette dualité que nous sommes confrontés dans la dispute scientifique autour du climat. Nous raisonnons froidement avec nos données scientifiques en se disant que la vérité finira par gagner. Cependant la question de la Vérité ne se joue pas seulement sur ce terrain car l’objet du débat interfère, c’est bien connu, avec les conséquences qu’il produit sur le plan politique, mais aussi avec le sentiment que le public peut avoir du temps qu’il fait.
Et le temps qu’il fait c’est celui que nous annonce Monsieur Météo mais aussi, comme annoncé dans l’énoncé de ce blog, celui qui est dans nos têtes, c’est-à-dire à la fois le résultat de l’intuition personnelle mais aussi des effets psychologiques qu’il produit avec au premier chef l’angoisse du futur : « Y aura-t-il de la neige à Noël ? »
Quand cette angoisse rencontre une réponse, vraie ou fausse, elle s’appuie dessus pour se satisfaire, se structurer et y trouver une certitude qu’il sera difficile de déloger qu’elles que soient les arguments de la raison. Le lapin est pris dans les phares.
En avant le catastrophisme
Nourrir l’angoisse par la catastrophe annoncée devient la recette du succès comme on peut le voir dans celui rencontré par les films du même nom. C’est le grand frisson apocalyptique qui revient régulièrement dans les annonces millénaristes.
Le temps qu’il fait ne peut pas être banal de même que les annonces du journal télévisé ou des chaînes d’information continues. Il y faut de l’adrénaline, de l’anormal. Déjà Flaubert citait dans son Dictionnaire des idées reçues dans sa rubrique météo : « Eté : toujours exceptionnel, voir Hiver » et pour hiver : « toujours exceptionnel, voir Eté ». Dans ce domaine, l’exception est la règle.
Qu’importe si les prédictions se confrontent à une réalité contraire. Gustave Le Bon en 1895 annonçait déjà : « l’erreur individuelle est tenue pour vérité dès qu’elle devient collective. Aucun argument rationnel ne peut l’ébranler ». Le nombre d’adeptes établit le consensus, la vérité collective qui peut procéder d’une erreur initiale, le cyclone après le battement de l’aile de papillon.
On peut en décortiquer le mécanisme à partir de la courbe de M. Mann, erreur reconnue mais déclenchant le phénomène panique. A partir de là il ne reste plus qu’à appliquer l’effet décrit par Gold et repris dans le livre Idées folles, Idées fausses en médecine et qui mérite d’être cité in extenso :
Au départ, quelques personnes parviennent à croire à une idée nouvelle. Une réunion est organisée pour discuter de ses avantages et inconvénients, à laquelle assistent plus de personnes favorables au projet que d’opposants. Un comité représentatif (NdA : le GIEC ?) est désigné afin de préparer un recueil destiné à propager cette idée. Il en résulte des articles fondés sur elle et l’ensemble donne l’impression d’un consensus croissant. Une publication spécialisée est créée et seuls les articles orthodoxes reçoivent l’aval du comité de rédaction et de l’éditeur (NdA : les rapports du GIEC ?). On observe cet effet même si l’on n’a pas ensuite sélectionné délibérément des participants favorables. En fait, la fragilité des scientifiques en tant qu’hommes amplifie l’ensemble du processus. Une fois que l’idée a pénétré des revues renommées, l’éradiquer devient difficile puisque la plupart des lecteurs dépourvus de préjugés, considèrent qu’il n’est guère naturel de mettre en doute ce qui fait autorité. Avec les yeux de la foi, ils l’absorbent à leur niveau et la transmettent comme parole d’évangile. L’instinct grégaire a également tendance à réunir ceux qui entretiennent les mêmes croyances. Les premiers articles commencent par dire que « les preuves s’accumulent », puis rapidement « il est généralement admis que », sous peu on voit « il est bien établi que » enfin « il va de soi que ». Le cercle des croyants refuse d’entrer en discussion avec ses détracteurs généralement considérés comme des paranoïaques hypercritiques, tatillons et irrationnels. L’effet Gold est encore accéléré par des publications confirmant l’idée de départ : de jeunes chercheurs avides de présenter un nombre suffisant de publications sont encouragés à proposer des articles chantant les louanges du dogme, lesquels ont plus de chance d’être accepté par les éditeurs (…).
On s’y croirait et, venant d’une analyse concernant un autre domaine que celui de la climatologie (la médecine), le tableau épistémologique n’en prend que plus de valeur.
Le succès avec lequel le mécanisme de l’erreur pénètre la conscience collective est lié à l’intuition que celle-ci a un caractère évident (simpliste) ou moralement acceptable (sauver la planète).
Tout effort pour convaincre devra donc tenir compte non seulement de la raison mais des sentiments (intuition) de l’interlocuteur qu’il faut bien connaître.