Au terme de ce début de collecte d’informations, qu’il conviendrait d’enrichir, et entrant en dissonance avec le discours le plus répandu, il est un fait que l’ensemble de ces éléments ont peu de chances de se faire entendre et de permettre de véritablement engager des débats plus sereins, tant le discours ambiant est puissant et quasi-unidirectionnel.
Certains n’entendent-ils pas, d’ailleurs, « stopper les climatosceptiques », c’est-à-dire en quelque sorte clouer le bec de ceux qui ont l’outrecuidance d’oser mettre en doute la responsabilité de l’être humain dans le réchauffement actuel ?
Ce qui revient à nier la valeur scientifique des travaux menés par certains de leurs confrères et refuser un débat qui ne devrait, à leurs yeux, pas avoir lieu d’être. Et qui pose des questions, sachant que la démarche scientifique consiste, par nature, à permettre à la science de progresser grâce à la confrontation des idées et des résultats de travaux ou expérimentations.
Plusieurs facteurs sont susceptibles de l’expliquer. Nous allons nous concentrer ici sur l’un d’entre-eux, là aussi à partir d’éléments repris de la plume y compris de scientifiques.
Ces arguments risquent de paraître quelques peu éculés et s’écartent, de fait, un peu de l’esprit des trois volets précédents. Mais ils n’en restent pas moins sensés.
Sans chercher à les systématiser, ils conservent une certaine part de plausibilité. À charge à chacun, ensuite, de chercher à les rejeter en bloc ou de convenir qu’il n’est pas déraisonnable de considérer qu’il y a très probablement une part de vrai dans tout cela. À chacun de placer le curseur en fonction de ses propres intuitions ou observations (nous ne sommes plus tout à fait ici dans le domaine de la science au sens strict).
Écologisme et intérêts bien compris (4)
Un grand nombre d’intérêts permettent de penser qu’il existe de fortes motivations de certains à défendre les allégations catastrophistes :
– pour les économistes de gauche, il s’agit d’une magnifique occasion de s’attaquer aux défaillances du marché et proposer des mesures correctives ;
– pour certains représentants de l’ONU, cela permet de renforcer l’idée de la poursuite de la voie vers une gouvernance mondiale ;
– pour les dictateurs des pays en développement, un moyen pratique de réclamer des aides aux pays riches ;
– pour les mouvements écologistes, c’est un enjeu de société qui peut rapporter gros politiquement et financièrement auprès des ONG affiliées ;
– pour les partis politiques en général, un discours qui peut rapporter des voix ;
– pour certaines entreprises, une opportunité de toucher des subventions et d’obtenir d’importants marchés (éoliennes, etc.) ;
– pour les experts de tous bords, une vraie manne ;
– pour les militants convaincus, une fantastique raison d’exister ;
– pour les scientifiques directeurs de laboratoire, c’est l’opportunité d’obtenir des bourses et subventions ;
– pour une multitude de personnes, un attrait naturel pour le sensationnel et l’impact des limites cognitives auxquelles s’ajoutent les biais de confirmation.
En conclusion
Il ne s’agit nullement de verser dans de quelconques théories du complot ou des formes suspectes de négationnisme, ni de prétendre détenir des vérités et rejeter tout ce qui pourrait aller à l’encontre de certaines idées (n’inversons pas les choses), mais une fois encore – répétons-le, et c’est le titre de cet article – tenter de réintroduire un débat qui ne semble plus véritablement à l’ordre du jour, contrairement à une démarche qui se voudrait scientifique et accepterait par nature une plus grande confrontation des travaux des scientifiques.
Et, dans l’esprit de cette tribune, permettre au citoyen ordinaire de pouvoir mieux s’y retrouver en n’ayant pas le sentiment qu’il s’agirait d’une sorte de débat plus ou moins interdit, là où la science, sur des sujets aussi complexes, et alors qu’elle n’en est quasiment qu’à ses balbutiements, si on peut dire, ne semble pas en état d’afficher des certitudes quasi-définitives et aussi unanimes.