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Le Blog de jlduret

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Pensez juste ou pensez faux mais pensez par vous-même ! Depuis Socrate, le devoir du penseur n’est pas de répéter la doxa du moment mais de la questionner.


Climat : à quelques mois de l’année fatidique

Publié par jlduret sur 11 Mai 2019, 10:20am

Catégories : #Climat, #Dérèglement climatique

Le cri d'alarme inquiétant de l'ONU sur le Climat

Le cri d'alarme inquiétant de l'ONU sur le Climat

Par Cédric Moro

Le temps nous était compté

De notre climatologue médiatique Jean Jouzel au Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres ; des experts du GIEC à sa sainteté le Pape, en passant même par l’hélicolo Yann Arthus Bertrand main dans la main avec François Pinault Président du groupe Kering (ex PPR), tout ce que ce monde (et la France) comptait de vérité officielle nous avait prévenus pendant toute cette décennie : le temps nous était compté car l’humanité n’avait pas d’autres choix raisonnable que de réduire drastiquement ses GES avant 2020 sous peine de devoir subir d’irréversibles désastres climatiques.

A quelques mois à peine de l’année fatidique pour l’humanité, l’année couperet pour le climat, la très officielle année 2020, où en sommes-nous ?

Que fallait-il faire avant 2020 ?

Pour éviter que des centaines de millions de personnes soient inévitablement sinistrées par l’élévation du niveau marin, Jean Jouzel nous alertait, dès février 2007, sur la nécessité de réduire nos émissions de GES très rapidement dès 2020.

En 2012, il continuait toujours sans relâche à alerter l’opinion sur l’urgence climatique « Si on n’agit pas au cours de cette décennie, il sera trop tard. C’est maintenant qu’il faut agir !  »

Les scientifiques militants, par la voix du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), estimaient qu’il fallait une réduction des GES de 25 à 40 % d’ici 2020 par rapport au niveau de 2005 (voire 1990 selon certains d’entre eux) pour contenir l’élévation de la température à moins de 2 degrés.

Pour bien enfoncer le clou, en 2009, Yann Arthus Bertrand alertait les éco-consciences de l’humanité en sortant le film Home dont le messsage, communiqué par toute la diplomatie verte française, prévenait : « Il ne reste plus que dix ans à l’humanité ». Ainsi, l’humanité entière avait un rendez-vous immanquable avec la planète en 2020 : « We all have a date with the planet !  »

 

 

Lors de la conférence de Copenhague de décembre 2009, la COP 15, le problème semblait même en passe d’être résolu et les principaux émetteurs de GES affirmaient alors qu’ils seraient au rendez-vous de 2020.

Lorsque la Chine y proposa une réduction de son intensité carbonique de 40 à 45% d’ici 2020, l’Occident révisa ses annonces de réduction des GES.

Les Etats-Unis d’Obama passèrent d’une annonce de réduction de 17% leurs émissions de GES en 2020 par rapport aux niveaux de 2005 à une deuxième annonce, plus ambitieuse encore de 30% d’ici 2025.

Pour ne pas rester à l’écart d’un combat pour lequel elle était déjà en avance, l’Europe s’engagea à rehausser ses ambitions de réduction de ses GES de 20 à 30 % pour 2020.

Ainsi, les 3 plus gros émetteurs de CO2 de la planète annoncèrent à Copenhague en 2009, que le plus grand défi de l’humanité allait être relevé haut la main.

La suite, on la connaît.

Qu’a-t-il été fait jusqu’en 2020 ?

Pendant que l’Europe s’engluait dans une réduction coercitive et idéologique de ses GES, à marche forcée dans le marasme économique et la répression de certaines révoltes liées à sa politique climatique, la Chine, en pleine croissance et qui avait promis d’être des plus exemplaires, a considérablement développé sa production d’énergie à base de charbon (et donc ses émissions de GES) ce qui a probablement participé à pousser les USA à sortir de ce jeu de dupes en quittant les accords de Paris de la COP21.

Car les chiffres sont indiscutables. Malgré toutes les déclarations des grands pays de ce monde, les chiffres de nos émissions de GES  ont continué à augmenter sensiblement jusqu’en 2018 :

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La réduction drastique sur la dernière décennie n’est pas arrivée, et force est de constater que le point d’inflexion en 2020 n’adviendra très probablement pas non plus.  Si l’on en croit donc toutes les sources officielles de la climatologie politique des années 2000 et 2010, il serait donc maintenant réellement trop tard. Ce serait vraiment râpé pour le climat du siècle à venir.

Quels risques courrons-nous ?

C’est le GIEC, en 2007 dans son 4ème rapport sur les changements climatiques, qui s’est lancé dans une prospective alarmiste et relativement précise des conséquences d’un non interventionisme mondial sur les émissions de GES pour l’année 2020.

Pour l’Afrique, le GIEC écrivait noir sur blanc en 2007

 « D’ici 2020, 75 à 250 millions de personnes devraient souffrir d’un stress hydrique accentué par les changements climatiques.  Dans certains pays, le rendement de l’agriculture pluviale pourrait chuter de 50 % d’ici 2020. On anticipe que la production agricole et l’accès à la nourriture seront durement touchés dans de nombreux pays, avec de lourdes conséquences en matière de sécurité alimentaire et de malnutrition. »

En lisant ce paragraphe du GIEC, écrit à l’attention des décideurs, on peut déjà très simplement se demander s’il est vraiment fondé de parler d’une tendance climatique qui irait de 2007 à 2020 car, il est reconnu en climatologie, que l’on ne peut parler de tendance climatique qu’au-delà d’une série de données de 30 ans afin justement de ne pas confondre les aléas météorologiques qui peuvent se répéter sur plusieurs années avec un changement climatique plus structurel. Mais, comme nous le verrons, même les plus hautes instances confondent maintenant aléa météorologique et évolution climatique, à tort bien entendu.

De plus, outre cette légèreté méthodologique du GIEC, évidemment, aucun des pays d’Afrique n’a vu chuter les rendements de son agriculture pluviale de 50% sur ces 12 dernières années pour des raisons d’origine atmosphérique. C’est même la tendance tout à fait contraire.

Afrique : Indice de production alimentaire par habitant par sous région de 2000 à 2014

Source : FAO – « Afrique – Vue d’ensemble régionale de la sécurité alimentaire et de la nutrition » – 2017

La sous alimentation en Afrique est d’abord liée à la présence de conflits et pour les dernières années du graphique ci-dessous par la présence d’un phénomène El Niño particulièrement puissant en 2015-2016, phénomène naturel et limité dans le temps.

Prévalence de la sous-alimentation en Afrique Subsaharienne en 2000-2016

Source : FAO – « Afrique – Vue d’ensemble régionale de la sécurité alimentaire et de la nutrition » – 2017

Dans tous les cas, même si le problème de la malnutrition et de la sous-alimentation est un enjeu majeur pour l’humanité entière et pour le continent africain en particulier, force est de constater que les prévisions du GIEC sur l’impact majeur du climat dans ce domaine se sont avérées fausses.

En 2016, il y avait environ 224 millions d’Africains souffrant de sous-alimentation toutes causes confondues (guerres, instabilités politiques, spéculations, récessions, inflations, faiblesse des prix à l’export des matières premières, aléa météorologiques exceptionnels et enfin, tendance climatique…). Selon la FAO elle-même, les conflits (et non le climat) sont la première cause de sous-alimentation  : « En Afrique subsaharienne, la majorité des personnes sous-alimentées en 2016 vit dans des pays touchés par des conflits. « . La FAO parle bien du « changement climatique » comme d’un facteur important affectant la sécurité alimentaire du continent mais lorsque l’on y regarde de plus près, elle y inclut en fait n’importe quel aléa météorologique, comme il y en a toujours eu sur le continent, mettant l’occurence d’un événement météorologique catastrophique telle qu’une inondation, une sécheresse ou un cyclone d’une année particulière sur le compte du changement climatique. Bravo pour la maîtrise désastreuse de la question climatique à la FAO, l’histoire en jugera ici aussi les auteurs lorsque le monde sera sorti de cette dérive idéologique autour du climat.

Dans tous les cas, les scénarii catastrophiques du GIEC sur la baisse drastique de la production alimentaire et l’augmentation sensible de la malnutrition en Afrique, pour des raisons climatiques, ne sont pas produits comme le montre les graphiques ci-dessus.

En Afrique, il n’y a eu aucune sécheresse marquée et récurrente sur la dernière décennie ayant entraîné des pays entiers dans une réduction de 50% des rendements de leurs agricultures pluviales et une famine durable, contrairement à ce qu’il s’était passé avec la période des grandes sécheresses du Sahel dans les années 70/80. Pas de chance pour la crédibilité des pronostics du GIEC (car une telle sécheresse est suceptible de se reproduire à tout moment) mais bien heureusement pour le continent africain.

Il y a bien d’autres pronostics tout aussi catastrophiques dans ce rapport du GIEC mais concernant surtout les années 2030, 2050 et même (n’ayons pas peur du ridicule) 2100.  Cependant, comment accorder à ces scénarii une quelconque crédibilité quand le pronostic à la plus courte échéance, celui en 2020 (donc a priori le plus facilement prévisible), s’est déjà avéré complètement erroné seulement quelques années après la sortie du rapport ?

Quelles perspectives pour l’après 2020 ?

Malgré cette décennie apparement perdue, nos grands représentants internationaux continuaient, encore jusqu’à très récemment, à alerter le monde sur l’importance cruciale de l’année 2020.

Ainsi, le très Saint-Père de l’église catholique déclarait en 2017 : « Nous n’avons que trois ans pour revenir en arrière, sinon les conséquences seront terribles » ou 

encore fin 2018, le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, « si nous ne changeons pas radicalement d’orientation d’ici 2020, nous risquons des conséquences désastreuses et irrévocables pour l’environnement… et notre survie ».

Jean Jouzel lui-même en 2017, en plein pré-lancement de son « Pacte Climat 2020 » à la bagatelle de mille milliards d’euros par an, enfonçait le clou : « Oui, nous n’avons que trois ans devant nous. C’était écrit dès 2007 dans le rapport du Giec. On l’a réécrit depuis, ça reste vrai ! Pour espérer rester en deçà de 2 °C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle, il faudrait que le pic d’émissions de gaz à effet de serre survienne au plus tard en 2020.  »

Alors que l’on sait que la décennie a été perdue et que c’est pratiquement plié pour 2020, pourquoi continuaient-ils encore récemment à parler de cette année comme d’une année fatidique pour le climat ?

Car cette année 2020 est politique et non scientifique.

L’accord de Copenhague, signé par Obama, se doit d’être respecté par les Etats-Unis jusqu’en 2020 ; date à partir de laquelle l’administration américaine pourrait se retirer de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, sans mettre en place l’accord de Paris, qui n’a pas été ratifié par le Sénat américain et auquel s’oppose l’administration actuelle.

2020 est donc surtout la date à partir de laquelle les Etats-Unis, important financier de la lutte climatique, pourraient se retirer, ouvrant probablement la voie à d’autres pays industrialisés qui décideraient également de ne pas respecter leurs engagements dans le domaine de la lutte contre les gaz à effet de serre.

Voilà donc pourquoi 2020 est une date importante, car il en va de la survie financière de tout un tas de programmes politiques, économiques, scientifiques, culturels et médiatiques autour de la lutte climatique mais en aucun cas cette date ne représente un quelconque seuil scientifique au niveau des dynamiques climatiques actuelles.

Puisque cette date est politique, tirons-en les leçons géopolitiques : après le retrait des Etats-Unis des accords de Paris sur le climat, des records mondiaux d’émissions de GES chaque année battus par la Chine (et l’Inde), du refus de la Russie et des pays de l’OPEP d’agir concrètement dans ce domaine, l’Europe continuera t-elle à s’enfoncer politiquement, économiquement et socialement dans ce jeu de dupe autour de la sauvegarde du climat, ne pouvant rien à elle seule sur les dynamiques climatiques mondiales ?

Compte tenu de cette situation géopolitique, les climato-alarmistes ne devraient-ils pas plutôt plaider pour que les investissements de l’Europe dans la réduction des GES soient dès maintenant réorientés vers l’adaptation et la résilience à ce changement climatique, qui, dans leur logique, sera à coup sûr catastrophique et irréversible, compte tenu de cette décennie perdue ; décennie qu’ils n’ont eu de cesse de nous rabâcher comme étant celle de la dernière chance ?

Comme c’était hélas prévisible, l’Europe a bel et bien perdu la bataille géopolitique (pour ne pas dire idéologique) autour de la réduction mondiale des gaz à effet de serre. Il est devenu urgent d’en prendre acte, de redevenir pragmatique pour réajuster notre stratégie, nos investissements et soulager nos populations de ces politiques climatiques coercitives.

Bonus hippie anxiogène 

Cyril Dion : Pour le climat,  « nous avons jusqu’à 2030 pour faire une bascule radicale. »

 

 

2020 passée, est-ce reparti pour un autre tour alarmiste et coercitif jusqu’en 2030 ?

A ce sujet, voir aussi : L’an 2000 (vu depuis la fin du siècle dernier) : l’année fatidique pour le climat.

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