Le projet de réacteur EPR construit par Areva à Olkiluoto, en Finlande, vient de franchir l'une des dernières étapes avant sa mise en service, prévue pour le début de l'an prochain. Le gouvernement finlandais a annoncé jeudi qu'il accordait la licence d'exploitation à l'opérateur TVO. Helsinki suit ainsi le feu vert donné il y a quelques jours par l'autorité de sûreté nucléaire.
Cette autorisation avait été accordée sous réserve qu'un problème de vibrations dans une partie du circuit primaire soit résolu. TVO a indiqué qu'il allait apporter des modifications pour le régler. L'autorité « n'a pas identifié de problèmes de sécurité qui auraient empêché le gouvernement d'accorder la licence », a souligné l'exécutif finlandais dans un communiqué. La licence est valable pour vingt ans, jusqu'au 31 décembre 2038, une nouvelle inspection étant programmée à mi-parcours, en 2028. D'une puissance de 1.600 mégawatts, l'EPR a une durée de vie estimée à « au moins soixante ans ».
« Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour lutter contre le changement climatique, a déclaré le ministre de l'Environnement et de l'Energie, Kimmo Tiilikainen. La mise en service du réacteur tant attendu Olkiluoto 3 contribuera à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. »
Avec l'EPR, la part de l'électricité finlandaise générée sans émettre de carbone passera de 80 % à 85 %, a-t-il rappelé.
Cette nouvelle centrale de troisième génération, la plus puissante de Scandinavie, assurera 15 % des besoins en électricité de Finlande, poursuit le gouvernement, et permettra de réduire les importations lors des pics de consommation pendant les jours les plus froids de l'hiver.
L'autorité de sûreté doit maintenant mener une ultime inspection avant d'autoriser le chargement du combustible nucléaire, prévu en juin. La mise en service du réacteur est programmée pour début 2020, avec dix ans de retard sur le calendrier initial, pour un coût estimé à 8,5 milliards d'euros, presque le triple des 3 milliards prévus.
Construit par le français Areva et l'allemand Siemens, l'EPR finlandais a connu des problèmes à répétition . Helsinki avait pris la décision de principe en 2002 et accordé l'autorisation de construction du réacteur en février 2005. Ces retards se sont traduits par un contentieux entre TVO et Areva, qui s'est soldé l'an dernier par un accord à l'amiable aux termes duquel l'industriel français versera une soulte de 450 millions d'euros à son client .
Le projet finlandais s'est fait doubler par celui de Taishan, en Chine, où le premier EPR au monde est entré en service en décembre dernier .
La mise en service de celui d'EDF à Flamanville, dans la Manche, est annoncée pour le début de l'an prochain.