Même si le Président français François Hollande a déjà affirmé publiquement que le « réchauffement climatique anthropique » (RCA) allait causer de plus en plus de séismes et de tsunamis, je ne tenterai aucune corrélation entre météo et sismicité.
La raison est simple : jusqu’à preuve du contraire, il n’y en a pas.
Climat, météo : les médias mélangent tout
Les médias ont cependant établi un lien de causalité entre le supposé RCA et la tornade qui a dévasté un secteur de l’Outaouais la semaine dernière. Certains médias ont cependant un discours à géométrie variable. Ils prétendent faire la différence entre météo et climat… sauf que… quand c’est une canicule comme l’été dernier au Québec, cela s’appelle du climat (RCA) , tandis qu’une vague de froid mordant comme celle qu’on a connue l’hiver dernier, c’est simplement de la météo.
Ces mêmes médias persistent et signent en affirmant qu’à cause de ce RCA, les événements météorologiques qu’ils appellent « extrêmes » (ouragans, tornades, sécheresses, inondations) sont et deviendront de plus en plus fréquents et de plus en plus sévères.
Pourtant aucune donnée scientifique ne vient étayer cette hypothèse. Pour certains de ces événements, dans certains océans, on observe même une diminution.
En plus de ce manque de données scientifiques pertinentes, il existe deux biais qui ont tendance à créer une fausse impression d’augmentation de fréquence et de sévérité.
1- La technologie
Depuis l’avènement des mesures et observations satellitaires, nous pouvons détecter un plus grand nombre de ces événements météorologiques et d’une taille de plus en plus faible.
Même biais pour la sismicité. L’avènement des sismographes au début du vingtième siècle a fait augmenter considérablement le nombre de séismes détectés et avec une magnitude de plus en plus faible au fur et à mesure que la sensibilité et le nombre de nos instruments augmentaient.
2- La démographie
Des régions du Globe qui étaient dépourvues de populations humaines il y a 50 ou 100 ans, sont maintenant peuplées. Ces régions ont toujours été frappées par des événements météorologiques « extrêmes », sauf qu’on a commencé à les relater seulement à partir du moment où les populations s’y sont installées.
Le nombre de ces événements a donc en apparence globalement augmenté seulement à cause de l’augmentation du nombre de rapports.
On observe un biais tout à fait analogue pour la sismicité
Si l’on prend le nombre et la distribution géographique des séismes de l’Est canadien de 1534 à 2018 et qu’on les analyse par tranches de 50 ans, on découvre que les tremblements de terre suivent les populations.
Par exemple, supposons qu’un séisme de magnitude 6 s’est produit en 1753 dans la région du Mont Tremblant (qui tire son nom effectivement d’un séisme); personne n’habitait la région de Mont Tremblant à l’époque, mais l’événement a été fortement ressenti jusqu’à Montréal. Les habitants de Ville-Marie (Montréal) de l’époque l’ont donc rapporté et on a donc placé l’épicentre dans la région de Montréal.
Au 19ième siècle, la région des Laurentides au nord de Montréal a commencé à se peupler, et les habitants ont donc commencé à en rapporter une sismicité suffisamment importante pour qu’on fasse éventuellement de cette région une zone d’activité sismique reconnue comme telle dans le Code national du bâtiment canadien.
Les événements météorologiques et sismiques ne sont donc ni plus fréquents ni plus sévères que par le passé.
La fréquence n'augmente pas mais l'angoisse augmente
… et le nombre de souffleurs sur les braises aussi ...
La seule chose en rapport avec ces événements qui a tendance à augmenter, c’est la crainte et l’angoisse d’une population désinformée par des médias à la culture scientifique défaillante et en quête de sensationnalisme.