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Le Blog de jlduret

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Pensez juste ou pensez faux mais pensez par vous-même ! Depuis Socrate, le devoir du penseur n’est pas de répéter la doxa du moment mais de la questionner. Sans cette liberté d’exprimer opinions et pensées, point de démocratie.


Le nombre d’ouragans est en diminution aux États-Unis

Publié par jlduret sur 20 Septembre 2018, 18:21pm

Catégories : #Ouragans

Le nombre d’ouragans est en diminution aux États-Unis
 

Même s’il a été rétrogradé en simple tempête tropicale, l’ouragan Florence a relancé les spéculations sur le lien entre réchauffement climatique et l’intensification de l’activité cyclonique.

Nous avons traité de ce sujet sur ce site il y a tout juste un an à propos de l’ouragan Harvey. Nous indiquions que sur les 35 cyclones les plus violents (catégorie 3 ou supérieures) ayant frappé les Etats-Unis, 17 sont survenus avant 1950, 11 entre 1954 et 1989, et 7 entre 1992 et 2010. Le cyclone le plus intense est FL Key (1935) suivi de Camille (1969), Katrina (2005) arrivant en 3ème position.

Le Dr Roy Spencer (*) a récemment publié sur son site une série de 3 articles qui montre que le nombre des ouragans ayant frappé les Etats-Unis est en diminution depuis les année 1930.

En voici ci-dessous le résumé.

Contrairement à une idée communément répandue, le nombre de cyclones de catégorie 3 et supérieure ayant frappé les États-Unis a diminué de plus de 50% depuis les années 1930. Le graphique ci-dessous établi à l’aide des données fournies par le NHC (National Hurricane Center) illustre cette tendance baissière, perceptible depuis le début des mesures (1850), plus marquée à partir des années 1930.

Ouragan

Source : Roy spencer/(NHC) National Hurricane Center

On pourra objecter que la décennie en cours n’est pas encore terminée; mais en supposant que la moyenne à long terme de 6 tempêtes par décennie se poursuive pendant les 2,5 saisons d’ouragans restantes, la tendance reste à la baisse, sensible depuis le début des mesures (1851), plus marquée depuis les années 30.

Pourquoi ce choix des années 1930 comme point de départ ?

C’est parce qu’un récent rapport de la NOAA (janvier 2018), indique que les 36 ouragans les plus coûteux de l’histoire des États-Unis se sont tous produits depuis les années 1930. Cette présentation est tendancieuse car elle suggère que l’activité cyclonique s’intensifie.

En réalité il n’en est rien comme le montrent les 2 graphiques ci dessous  :

NHC

Source : Roy Spencer/NHC/NOAA

Le graphique du haut (issu du rapport de la NOAA) montre l’augmentation des dommages monétaires provoqués par les 36 tempêtes les plus coûteuses; celui du bas (issu des données du NHC) montre que le nombre des ouragans (qu’ils aient causé des dégâts importants ou non) est en diminution, notamment les ouragans majeurs (catégorie 3 et supérieure) qui marquent une tendance certaine à la baisse depuis les années 1940.

L’augmentation des dégâts causés par les ouragans n’est pas due à une augmentation de leur nombre ou de leur intensité, mais à celle de la valeur des infrastructures vulnérables dans un pays plus peuplé et plus prospère. C’est ce que confirme Roger Pielke dans son essai Disasters & Climate Change.

A propos de l’ouragan Florence

Par coïncidence, l’ouragan Florence aura produit ses effets dévastateurs pendant le Sommet mondial sur l’action pour le climat (12-14 septembre) à San Francisco. Les participants à cette conférence ne manqueront pas de pointer Florence comme l’exemple annonciateur de ce à quoi nous devons nous attendre avec le réchauffement climatique.

Pourtant les données de la NHC (National Hurricane Center ) n’indiquent aucune augmentation statistiquement significative du nombre des ouragans majeurs dans les deux Carolines, comme le montre le graphique ci-dessous :

Ouragans dans les Caroline

Source : NHC : (Florence étant supposé avoir atteint la Cat3 +)

Le même constat peut être fait pour Floride.

Certes les Carolines ont été frappées par de puissants ouragans dans les années 1950, notamment l’ouragan Hazel en 1954 qui a causé d’importants dégâts, jusqu’au au nord de Toronto. 

La destruction de Myrtle Beach par Hazel a d’ailleurs conduit à un effort massif de reconstruction qui a transformé cette communauté pour toujours.


(*)  Le Dr Roy Spencer est chercheur à l’Université de l’Alabama à Huntsville. Il est connu pour son travail sur la surveillance de la température par satellite. Il a reçu avec le Dr John Christy de la NASA une médaille  pour accomplissement scientifique exceptionnel.

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