Jean Jouzel, figure de proue scientifique et médiatique de l’alarmisme climatique, continue à se rendre coupable d’usurpation de titre en se prétendant co-récipiendaire du prix Nobel de la paix.
Il sait pourtant pertinemment que ce prix ne lui a jamais été décerné.
Sur le site internet spécialement dédié à un énième appel récemment paru sur le climat (ne me demandez pas duquel il s’agit), avec signatures, belles photos et communiqués de presse, on découvre ces mots en faisant glisser la souris sur la photo de Jean Jouzel (la première à gauche) :
JEAN JOUZEL
Co-récipiendaire du Prix Nobel de la Paix
(2007), climatologue et glaciologue, membre
de l’Académie des Sciences
Le pudique « Co- » n’apparaît pas dans l’annonce d’une conférence à l’École polytechnique, où Jean Jouzel est cette fois présenté comme
climatologue, ancien vice-président du GIEC, médaille d’or CNRS et prix Nobel de la paix
Ces deux présentations relèvent de l’usurpation de titre. Voici pourquoi.
En 2007, le GIEC (et Al Gore) se sont vus attribuer le prix Nobel de la paix « pour leurs efforts visant à renforcer et diffuser les connaissances sur les changements climatiques d’origine humaine, et pour jeter les bases des mesures nécessaires pour contrer ces changements. »
Je ne dirais pas que cela est bel et bon, car le lien entre CO2 et paix dans le monde est pour le moins ténu. Toujours est-il que les choses ont été claires dès le début : c’est le GIEC en tant qu’organisme qui a reçu le prix et personne d’autre.
Ni ses membres, ni son bureau, ni même son président ne peuvent donc se prévaloir du titre, de quelque manière que ce soit.
Rétrospectivement, on se dit en passant que cette décision était la bonne, parce que la suite aurait fait mauvais genre : le président du GIEC de l’époque, Rajendra Pachauri, a dû démissionner de son poste en 2015 suite à des accusations de harcèlement sexuel sur une collaboratrice.
(On entendrait sûrement davantage parler de cette affaire si elle impliquait un climato-réaliste, toujours est-il que cette affaire s’est révélée suffisamment sérieuse pour que la cour de justice de Delhi décide en septembre dernier d’ouvrir un procès.)
Redisons-le donc : de même que ma qualité de ressortissant de l’Union Européenne ne fait pas de moi le propriétaire d’un bout du prix Nobel de la Paix 2012, nul membre du GIEC ne peut se prévaloir du Nobel 2007 dans sa biographie.
À ce sujet, le GIEC lui-même a publié en 2012 un communiqué qui clarifie explicitement ce point. Il est impossible de penser que Jean Jouzel, alors vice-président du groupe 1 du GIEC, puisse l’ignorer. (Les contorsions occasionnelles dans son CV en témoignent indirectement.) Cela ne l’empêche donc pas, en toute impunité, d’associer son nom à celui du Nobel.
Cela n’a rien de nouveau. Il y a plus de trois ans, j’avais écrit à Jean Jouzel au sujet de ce problème. Sa réponse ne m’avait pas franchement rassuré, toujours est-il qu’un discret changement avait été fait sur sa page Wikipédia, où le prix Nobel a tout de même par la suite clignoté dans les différentes versions de sa page qui se sont succédées.
Le code pénal, dans son article 433-17, nous dit ceci :
L’usage, sans droit, d’un titre attaché à une profession réglementée par l’autorité publique ou d’un diplôme officiel ou d’une qualité dont les condition d’attribution sont fixées par l’autorité publique est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.
J’ignore si le Comité Nobel norvégien (qui attribue le prix Nobel de la paix) serait considéré en droit français comme relevant de l’autorité publique, et n’ai de toute façon pas l’intention d’envoyer Jean Jouzel en prison. Cet article du code pénal permet toutefois de prendre la mesure du niveau de condamnation par la justice de ce genre d’infraction.