Par Samuel Furfari.
Quelle aubaine pour les doctrinaires du développement durable !
Au moment de leur jour du dépassement il fait chaud, très chaud. Évidement ni l’écologiste Hulot, ni France 2, ni France 24, ni la RTBF ni la ribambelle de médias impréparés ne pouvaient rater pareille occasion pour lier les deux évènements et nous culpabiliser pour introduire le contrôle de tous les détails de nos vies.
Ce premier août était donc le jour où, d’après Global Footprint Network (GFN), qui possède l’argent pour employer des dizaines de chercheurs souvent financés par les deniers publics, nous vivons désormais à crédit. À sa suite, toutes les ONG environnementales (ONGE) et nombre de politiciens se font les mégaphones de cette supercherie qui ne repose sur aucune base scientifique. Le jour du dépassement global (earth overshooting day) prétend être un indicateur dont l’objectif est de conscientiser et responsabiliser les pays développés à la notion d’empreinte écologique.
Bien entendu, à part les Européens endoctrinés par les ONGE, cette théorie n’a guère d’écho dans le reste du monde.
Un indice dépassé
Le Global Footprint Network divise la capacité de production du milieu naturel par l’empreinte écologique, multiplié par 365 pour obtenir un nombre de jours de consommation que la Terre peut supporter. Beaucoup d’auteurs ont démontrél’inanité de cette théorie. Le comble est que la radio belge financée par les taxes des contribuables va jusqu’à déclarer (7:30) « depuis ce matin nous avons OFFICIELLEMENT épuisé les ressources que la nature met un an à produire et renouveler ». Selon elle, nous aurions consommé tout ce que la nature produit, et nous vivons à crédit. Mais à crédit de quoi ?
Si depuis des années nous vivons à crédit, où est le stock qui nous permet de continuer à vivre ? Je produis des légumes dans mon potager. Habituellement, je remplis mes deux congélateurs de légumes bios ; cette année ce ne sera pas le cas car la canicule empêche un bon rendement de mes nombreux efforts. Mais une fois que j’ai épuisé mes ressources n’aurai-je plus rien à manger ? Non, je vais puiser dans le stock qui ne m’appartient pas. Or s’il était vrai que nous avons épuisé ce que la planète produit, notre stock, de quoi le monde va-t-il vivre jusqu’au 31 décembre ? Cette simple considération suffit à démolir cette théorie fumeuse.
C'est de l’idéologie, pas de la science
En 2006, Eurostat, l’office de statistiques de la Commission européenne, a émis des réserves sur cette méthodologie. En dépit des modifications, il s’agit d’une étude réalisée par une organisation à vocation idéologique.
C’est l’occasion de rappeler qu’il faut absolument se méfier des études des ONGE. Comment tout cela fonctionne-t-il ? Un commanditaire, l’ONGE, décide de s’attaquer à une problématique. Il reçoit des subsides publics pour que son personnel ou des consultants établissent une étude. Celle-ci est publiée et les médias s’empressent de la diffuser pour qu’elle devienne une vérité médiatique assimilable à une vérité scientifique. Personne n’a le temps et encore moins les moyens d’aller dénicher les arcanes de cette soi-disant étude ; ni les hypothèses déterminantes, ni la méthodologie ne peuvent être validées ou invalidées. Cela nécessiterait de dépenser encore plus d’argent que le coût de l’étude. Les résultats disent toujours ce que veut celui qui finance. Le monde de l’entreprise, lui, n’a pas d’argent à perdre pour démontrer la nullité de ces études. Quant au monde politique, il profite de ces « études » pour justifier des décisions flattant ses niches électorales dans le sens du portefeuille… des autres.
"Fake science" contre les faits
Ce que la nature produit en un an est uniquement de la biomasse, c’est-à-dire des produits générés par la photosynthèse entre le CO2 et l’eau par l’entremise de photons (lumière) et de catalyseurs (enzymes). En un an, la nature ne produit aucune ressource minérale. Tous les enfants ont appris vers l’âge de 7 ou 8 ans le cycle de l’eau : elle ne disparaît pas le 1er août, le jour du dépassement ne peut concerner que la production de biomasse, qu’elle soit végétale, animale ou halieutique.
Le jour du dépassement fait donc référence à la masse de bio… Le biologiste Jeffrey S. Dukes a calculé et publié dans Climatic Change que les combustibles fossiles brûlés en 1997 ont été fabriqués au cours des millénaires géologiques à partir de 44 000 000 000 000 tonnes de matière organique. Cela correspond à plus de 400 fois la production primaire nette du biotope organique. Autrement dit, nous utilisons chaque année la quantité de plantes et d’animaux produits au cours de 4 siècles. Autre chose que 7 mois !
L’idée que nous pouvons simplement remplacer cet héritage avec de l’énergie produite instantanément relève de la science-fiction. Il n’y a actuellement tout simplement aucun substitut qui puisse générer, à partir de la nature, la quantité d’énergie dont nous avons besoin.
Un danger pour nos libertés
Puisque depuis ce 1er août nous continuons à manger du poisson et de la viande, faut-il supposer que ceux-ci proviennent de la planète Mars ? Non. Ce qui est en cause, c’est uniquement la consommation d’énergie fossile, qui représente bien plus que la production de biomasse que la Terre peut produire. Il est vrai que pour notre consommation d’énergie nous vivons à crédit sur les millénaires du passé ! Et là se situe le véritable objectif de ce jour du dépassement : nous faire peur avec le changement climatique. Cette année, ce jour coïncide avec une canicule dans les pays qui croient à l’origine anthropique du changement climatique. L’ex-Monsieur Ushuaïa se devait de profiter de cette étude pour relancer sa politique par un péremptoire « c’est pas tenable ».
Le GIEC s'interroge sur l'absence de corrélation entre CO2 et température
En guise de clin d’œil souvenons-nous que, de 1992, année de l’adoption de la Convention des Nations Unies sur le changement climatique, jusqu’à 2017, les émissions de CO2 ont augmenté de 54% soit plus de 2% par an. Ou bien le monde est dirigé par des incompétents ou bien la lutte contre les émissions de CO2 est impossible. Je penche fortement pour la seconde hypothèse. Ce qui après tout n’est pas inquiétant puisque le GIEC est obligé de s’interroger sur l’absence de corrélation entre la croissance inexorable des émissions de CO2 et la stabilité de la température globale depuis 18 années.
Le GIEC nomme cela un “hiatus” (page 779). Au demeurant, le GIEC ne prétend pas qu’il y a déjà des phénomènes extrêmes mais qu’il y en aura.
Tout cela ne serait pas inquiétant si derrière cette invraisemblable lutte contre les émissions de CO2 ne se cachait la politique de décroissance que d’aucuns veulent imposer aux autres, à défaut de commencer à se l’imposer à eux-mêmes. Pas plus tard que le 29 juillet dernier, le journal Libération accordait une tribune à quelqu’un souhaitant imposer au monde entier sa vision, puisqu’il déclare : « La lutte contre le changement climatique est incompatible avec le tourisme international et de nombreux secteurs économiques. Les mesures qu’il faudrait prendre seront difficilement acceptées. On peut dire que la lutte contre le changement climatique est contraire aux libertés individuelles et donc sans doute avec la démocratie ».
Prenons garde car la dictature écologique pointe le nez.
Le dernier ouvrage de Samuele Furfari est une œuvre de 1200 pages en deux volumes : "The changing world of energy and the geopolitical challenges" .