James A. Marusek
Les cycles solaires
Le Soleil est la source naturelle de chaleur et de lumière pour notre planète. Sans notre soleil, la Terre serait une planète froide et morte dérivant dans l’espace. Mais le Soleil n’est pas constant. Il change et ces changements subtils affectent le climat et la météorologie de la Terre.
A la fin du cycle 23, le nombre de taches se réduisit à un niveau qu’on avait pas vu depuis 1913.
On a observé ce qui suit durant le cycle 24 :
- Le nombre de taches sur l’ensemble du cycle à décru significativement de 50% ou plus.
- Il y a eu moins d’éruptions et d’éjections de masse coronale (CME), qui provoquent des Solar Proton Events (SPE) et des tempêtes géomagnétiques sur Terre. Durant la transition débutant en juillet 2000, le Soleil produisit 6 explosions massives se succédant rapidement. Chacune de ces explosions produisit des solar proton events avec un flux de protons supérieur à 10,000 pfu @ >10 MeV. Cela eut lieu en juillet et novembre 2000, septembre 2001, deux en novembre 2001 et en dernier en octobre 2003. Et il n’y a rien eu de cette importance depuis.
- Le champ magnétique du soleil a diminué significativement. L’Indice Magnétique Planétaire Moyen (indice Ap) est une mesure de l’intensité de l’activité magnétique solaire approchée via son influence sur le champ magnétique terrestre. Il est généralement considéré comme l’indicateur de l’activité magnétique solaire. Les mesures de l’indice Ap débutèrent en janvier 1932. Plus le Soleil est calme, plus l’indice Ap est petit. Durant les 822 mois séparant juillet 1932 et juin 2000, l’indice Ap n’est tombé à 4 que durant un mois. Mais durant les 186 mois entre juillet 2000 et décembre 2015, l’indice Ap mensuel est tombé à 4 ou en dessous en 15 occasions.
- Le nombre de Rayons Cosmiques Galactiques (GCR) atteignant la Terre a augmenté. Les GCR sont des particules chargées de haute énergie qui proviennent de l’extérieur du système solaire. Ils sont produits lorsqu’une étoile a consommé son combustible nucléaire et explose en supernova. Le champ magnétique du Soleil module le flux de GCR sur la Terre.
- Les rayons cosmiques sont déviés par le champ magnétique interplanétaire intégré au vent solaire et ont par conséquent de la difficulté à atteindre le centre du système solaire. Les effets des vents solaires sont ressentis jusqu’à environ 200 UA du Soleil, constituant ce que l’on appelle l’Héliosphère. Lorsque le Soleil s’est calmé magnétiquement, l’Héliosphère s’est rétrécie et un plus grand nombre de particules ont pénétré dans l’atmosphère terrestre. Le champ magnétique interplanétaire du Soleil est tombé aux environs de 4 nanotesla (nT) contre une valeur moyenne de 6 à 8 nT. La pression du vent solaire est descendue à un plus bas de 50 ans. La courbe du courant de l’héliosphère s’est aplatie. En 2009, l’intensité des rayons cosmiques a dépassé de 19% ce que les satellites avaient mesuré depuis le début de leurs mesures il y a 50 ans.
- En général, l’irradiance solaire totale varie d’environ 0,1 pour cent lors de cycles normaux. Mais cette variation n’est pas linéaire pour tout le spectre de rayonnement. Entre 2004 et 2007, on a observé que la baisse de rayonnement ultraviolet (dans la gamme de 400 nanomètres) était 4 à 6 fois plus importante que prévu, alors que la lumière visible (400-700 nanomètres) augmentait légèrement.C’est important car les UV solaires sont un moteur majeur de la chimie stratosphérique.
- La haute atmosphère terrestre s’est effondrée. La thermosphère s’étend de 90 à plus de 600 km d’altitude au-dessus de la surface terrestre. Durant le minimum solaire de 2008-2009, la thermosphère s’est contractée dans une mesure jamais observée, au moins dans les 43 dernières années. L’ampleur de l’effondrement fut de deux à trois fois plus importante qu’explicable par la faible activité solaire.
- Les flux radio solaires durant le maximum du cycle ont diminué significativement. L’indice F10.7 est une mesure du flux radio solaire pour une fréquence de 10.7 cm, vers le maximum des émissions solaires observées. Au minimum du cycle on a mesuré le flux minimum de F10.7 depuis le début des enregistrements en février 1947.
- On a observé que les nuages noctilucents (ou nuages nocturnes) apparaissaient à des altitudes plus faibles. Ces nuages se composent de cristaux de glace au somment de la haute atmosphère ou mésosphère. Les nuages noctilucents (NLC) ont été observés pour la première fois en Europe à la fin du 19ième siècle. A cette époque, il fallait aller bien au-delà de 50° de latitude pour les voir. Maintenant cependant, les NLC s’étendent. Ces dernières années on a pu en observer aussi bas que dans le Colorado ou l’Utah aux USA.
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