Le Matin d’hier s’est livré à la surenchère. L’ours blanc fatigué, actuelle vedette des médias, est désigné comme un martyr. D’ailleurs martyr est forcément pluriel, même sans S généralisateur (image 3).
Un seul ours est malade et tous seraient martyrs. C’est le message.
Je rappelle que l’on ne dispose d’aucun élément pour apprécier l’état de l’ours filmé par Paul Nicklen (images 1 et 2). Famine? Maladie? Accident à sa patte gauche l’ayant empêché de chasser (voir vidéo)? Grosse fatigue après un parcours à la nage de 200 kilomètres ou plus? Pour info, la plus longue distance parcourue par une femelle ours, porteuse d’une balise, est de 687 km (Wikipedia).
Notre ours est sur la terre ferme dans la toundra. Il fouille une poubelle. Nous sommes alors tentés par le misérabilisme anthropocentrique. Nous lui attribuons nos sentiments humains. Chez nous, une personne qui fait les poubelles est pauvre, démunie et malheureuse. Et par glissement, nous pleurons à chaudes larmes sur cette grosse peluche, et nous haïssons l’Homme et le monde pour être son supposé bourreau.
Or, le comportement de l’animal (ours blanc ou brun) n’a rien à voir avec cela. On dit que l’ours a la dent sucrée. Partant, toute nourriture peut l’attirer. Comme c’est un animal opportuniste il choisira la facilité d’un garde-manger humain plutôt qu’une longue chasse sur la banquise. On le voit parfois dans les campings de l’ouest canadien. Il vole toute nourriture mal rangée et renverse les poubelles. Au passage il peut se montrer très dangereux pour les touristes.
Sur cet ours nous ne disposons d’aucun élément factuel, de relevé biologique, de suivi par des balises ou de tout autre marqueur permettant d’apprécier son état. Pourtant la presse mondiale se jette sur le nounours comme une araignée sur sa proie.
Et tous de donner suite sans recul à l’accusation de circonstance: c’est le réchauffement, c’est ce qui attend les ours, et les hommes sont responsables.
Dans l’article du Matin, l’auteur, Michel Pralong, reconnaît bien qu’il y a polémique sur l’état réel de cet ours et ses causes. Il pourrait être malade, ou simplement très vieux. Mais il balaie toute interrogation avec une réponse de Pierrette Rey, porte-parole du WWF Suisse:
« C’est possible. Reste que ces images illustrent un problème bien réel. Le terrain de chasse des ours polaires, qui se nourrissent surtout de phoques sur la banquise, se rétrécit avec la fonte des glaces. »
Cette personne semble ignorer qu’une partie des ours blancs chassent uniquement sur la terre ferme, comme je le soulignais dans mon précédent billet. Si les ours chasseurs sur glace venaient à disparaître, les chasseurs sur terre demeureraient. Et puis, ceux qui chassent sur glace s’adapteront et la plupart reviendront sur la terre ferme le temps du regel automnal de la banquise. Les ours ne sont pas suicidaires.
Pierrette Rey ajoute qu’elle se fiche un peu de la réalité de cet ours:
« Donc oui, ce genre d’images est nécessaire car, pour beaucoup, le réchauffement climatique reste assez abstrait. »
En clair: on ne sait rien de cet ours mais il est quand-même une preuve. Donc cette photo et la vidéo de l’ours (vidéo réalisée par un pro de l’image et activiste écolo, donc images choisies, travaillées, organisées) n’illustrent pas une réalité vérifiée et encore moins généralisée.
Si elles ne peuvent impliquer l’ensemble de la population des ours, on y fait cependant croire. Pourvu que cela renforce les prédictions du WWF et continue à motiver les donateurs.
Surenchères dramatisantes: la barque est pleine. On n’est plus dans la science. On l’a maintenant bien compris: le réchauffisme catastrophiste et anthropocentrique est une affaire politique et médiatique sur fond de milliards de dollars.
L’ours polaire est un des symboles les plus utilisés pour annoncer le réchauffement attribué aux hommes. Tout ce qui s’y rapporte peut se retourner contre ceux qui ont fait leur crédo de ce symbole. Comme ici: la supposée famine climatique de l’ours est une simple projection mentale sans aucun moyen de vérifier la réalité. On est dans l’ordre de la croyance, pas de la rigueur intellectuelle et scientifique.
Et c’est en quoi ce prétendu symbole imagé est important. Il montre que le raisonnement alarmiste des écologistes est trop simpliste ou trop politisé pour rendre compte du réel. Si les anciennes prédictions sur la disparition de l’ursus maritimus sont fausses, à plus forte raison faut-il douter des prédictions sur l’horizon 2050 ou 2100.
Le Matin ne fait pas oeuvre d’information mais de propagande. Le journaliste Michel Pralong avait déjà montré sa tendance extrémiste dans un autre article, où il traitait de négationnistes ceux qui contestent l’aspect purement anthropique et catastrophiste du réchauffement. Négationniste: une épithète qui historiquement frôle l’accusation de fascisme. Bonjour la démocratie et la liberté de penser et de débattre.
D’ailleurs certains écolo-fascistes ne se gênent pas: ils proposent de créer un délit pénal de négationnisme climatique.
J’exagère? Même pas:
« … tant qu’on ne pénalisera pas le négationnisme climatique comme on a pu pénaliser le négationnisme de la solution finale et des chambres à gaz, les médias offriront leurs plus belles tribunes à une brochette de climato-cyniques qui ne sont rien d’autre que des négationnistes climatiques. »
La question reste: les ours polaires sont-ils en voie d’extinction? Comme je le rapportais hier, ils sont en bonne forme. Bien plus nombreux que dans les années 1950. Au point où ils pourraient changer de statut et passer de celui de victimes à celui de menace pour les habitants du nord canadien.
En 2013 déjà on annonçait l’augmentation de leur population par rapport aux début des années 1990: « Avons-nous maintenant trop d’ours polaires? »
D’ailleurs les inuits n’ont visiblement pas été consultés par les alarmistes. Car pour ces autochtones qui observent les ours depuis des générations, il y a aujourd’hui trop d’ours polaires. La barque est pleine.
Trop d’ours polaires? Mais que fait le journaliste Michel Pralong? Le rôle d’un journaliste n’est-il pas de creuser et de vérifier ses informations? Si la réponse est oui, alors Michel Pralong n’est pas un journaliste.
Et donc Le Matin n’est pas un vrai journal. Dans ces conditions il est inutile de dépenser votre agent pour acheter ce canard de propagande: volez-le!
Vidéo de Paul Nicklen:
PS: un simple morceau de glace suffit à ursus maritimus pour attraper un gentil phoque innocent, martyr de la Création: