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«Pour de plus en plus de jeunes filles en Afrique, la manifestation la plus palpable du changement climatique, c'est le bébé qu'elles tiennent dans leurs bras alors qu'elles s'assoient pour regarder leurs amis aller à l'école», écrit Gethin Chamberlain pour The Guardian.
Du Malawi au Mozambique, c'est la même histoire trop familière. Les températures augmentent, les pluies se font plus rares, plus tardives, imprévisibles, et les familles se retrouvent sur la paille. Celles qui auraient pu nourrir leurs enfants et les envoyer à l'école n'en ont plus les ressources, alors elles cherchent une dernière solution pour ne pas dépérir: les voilà contraintes à marier leurs plus jeunes filles —une bouche de moins. Et le réchauffement climatique engendre une nouvelle génération d'enfants mariés.
«Nous n'avons pas de chiffres exacts, mais selon moi, entre 30% et 40% des unions entre mineurs au Malawi sont liées aux inondations ou à la sécheresse, relève Mac Bain Mkandawire, le directeur exécutif de Youth Net and Counselling, une organisation qui lutte pour les droits des femmes et des enfants.
Filomena Antonio, Fatima Mussa, Lucy Anusa, Maliya Mapira, Majuma Julio... Chamberlain égrène les noms et les témoignages un à un, qui se succèdent comme pris dans une mécanique inexorable. «Pour le bien du reste de la famille, une fille devait être sacrifiée. [...] Quelques fois, c'était la fille elle-même qui en prenait la décision et forçait ses parents à l'accepter. Malheureuse, affamée, elle espérait qu'un mari pourrait être la solution.»
Il y a Carlina Nortino, qui a épousé son mari, Horacio, à 13 ans, quand lui-même n'en avait pas plus de 14. C'était il y a deux ans déjà. Elle se souvient qu'avant cela, elle vendait du poisson au village, récupéré auprès des pêcheurs –Horacio était l'un d'entre eux. Mais l'eau a disparu, les poissons sont morts, Horacio est devenu agriculteur et son père a dû accepter sa proposition de mariage. Carlina, elle, a dû quitter l'école, et a perdu son premier enfant un an plus tard, faute d'avoir pu se rendre à l'hôpital. Son père se désole:
«Si j'étais capable de nourrir mes enfants, je ne l'aurais pas poussée à se marier si jeune. Regardez mes autres filles, elles ont grandit, elles sont allées à l'école, elles se sont mariées à un âge normal.»
En 2015, l'Organisation des Nations unies estimait que 13,5 millions d'enfants se mariaient chaque année, dont 4,4 millions en dessous de 15 ans –ce qui équivaut à près de 37.000 mariages par jour. Ces chiffres sont encore soumis à caution et pourraient être quelque peu sous-estimés dans la mesure où de nombreuses unions demeurent informelles. Le mariage reste encore souvent conçu comme une forme de protection, et ce notamment contre la pauvreté, rapporte l'Unicef.
Au Mozambique, où 70% de la population vit sous le seuil de pauvreté, près d'une fille sur deux se marie avant 18 ans, et une sur sept avant 15 ans. Heureusement, certains États comme le Malawi commencent à prendre des mesures. Après avoir été enterinée par la loi en 2015, l'interdiction du mariage entre mineurs a été inscrite dans la Constitution cette année. Si certains espéraient une vraie chute du nombre de ces unions, celles-ci persistent à ce jour.
(NDLR : Comment peut-on écrire des âneries pareilles ??)