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Le Blog de jlduret

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Pensez juste ou pensez faux mais pensez par vous-même ! Depuis Socrate, le devoir du penseur n’est pas de répéter la doxa du moment mais de la questionner.


Glyphosate, au secours nous allons tous mourir !

Publié par Jérôme QUIRANT sur 18 Novembre 2017, 17:35pm

Catégories : #Glyphosate

Glyphosate, Perturbateurs endocriniens, nous et nos enfants allons tous trépasser dans d’atroces souffrances…

Glyphosate, Perturbateurs endocriniens, nous et nos enfants allons tous trépasser dans d’atroces souffrances…

Nous et nos enfants allons tous trépasser dans d’atroces souffrances, ou pas…  Mais il est de bon ton de nos jours de vouer aux gémonies la science et les scientifiques : on nous ment, on veut nous empoisonner, les experts sont vendus aux grands groupes alimentaires… Allez à contre- courant de cette doxa populaire (et populiste) et vous serez agoni d’injures, même pour un simple post sur les réseaux sociaux.

Depuis des mois et des mois, on vous le dit dans les médias et sur Internet : si vous n’êtes pas contre le glyphosate et si vous ne luttez pas contre les perturbateurs endocriniens, vous êtes une mauvaise personne qui fait le jeu des grandes multinationales. Vous portez ainsi une lourde responsabilité dans les maladies graves qu’auront à subir vos propres enfants… Faites-les donc manger bio, seule alternative permettant de les sauver et de faire de vous un citoyen éclairé !

 

Nous avons eu droit ces derniers jours dans les médias au glyphosate cancérigène (1), aux perturbateurs endocriniens abrutissant les enfants in utero (2) ou encore au bio seule solution viable (3).

Le tout oscillant entre fariboles, sornettes et pures foutaises…

 

NON le glyphosate n’est pas cancérigène !

 

Non, le glyphosate n’est pas cancérigène chez l’Homme. Non, aucune étude scientifique n’a permis d’affirmer cela de façon probante. Aucune. Pourtant, depuis 40 ans, cet herbicide est un des produits les plus étudiés par le monde : il suffit de chercher les publications scientifiques sur Google Scholar, qui regroupe tous les articles scientifiques parus sur le sujet, pour s’en rendre compte. Mais c’est aussi parce que son mécanisme d’action est parfaitement connu, qu’il ne suscite pas de véritable inquiétude chez les vrais spécialistes du domaine (4). 

 

Or, le CIRC, un organisme parmi d’autres de l’OMS, a néanmoins classé le glyphosate « cancérogène probable » pour les hommes (groupe 2A) en 2015. 

Depuis, d’autres organismes, à l’intérieur même de l’OMS, sont venus contredire cet avis (5). De même que de nombreuses agences sanitaires nationales : Canada, Nouvelle-Zélande, Australie, Allemagne, Suisse, Japon, etc. Tout comme les agences européennes telles l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) ou l’ECHA (Agence européenne des produits chimiques), et bien sûr l’agence française ANSES. 

 

Mais alors pourquoi devant une telle unanimité, le CIRC a-t-il, tout seul, procédé à un tel classement ?

 

Soulignons tout d’abord que Monsieur Blair, le président la commission qui a classé le glyphosate dans la catégorie 2A, a reconnu lors d’une audition aux États-Unis, sous serment, que la dite commission n’avait pas tenu compte d’une étude sur les agriculteurs américains datant de 2015, qui a montré qu’il n’y avait pas de surplus de cancers chez eux, en particulier pour les lymphomes non hodgkiniens qui étaient les cancers les plus suspectés. Il a également reconnu que la commission n’aurait probablement pas procédé au classement « cancérogène probable »  avec la prise en compte de cette étude (6). Des prétextes assez fallacieux ont alors été avancés pour justifier un tel rejet, alors que l’étude était parfaitement connue (7). Incroyable…

 

D’autres faits sont extrêmement troublants : c’est Christopher Portier, salarié de l’Environnemental Defense Fund (une ONG anti-pesticides), qui a présidé en 2014 le comité du CIRC qui a décidé d’inscrire le glyphosate au programme de ses études. Ce même Portier fut « coopté » pour intervenir dans le groupe de travail sur le glyphosate en tant qu’unique  « expert invité », alors même que sa bibliographie ne comptait aucun travail de recherche sur le glyphosate. Or Portier, qui s’est beaucoup investi dans la défense du rapport du CIRC, mais aussi dans le dénigrement de l’EFSA, a signé un – très, très – juteux contrat avec un cabinet d’avocats américains qui espèrent tirer plusieurs milliards de dollars de la reconnaissance du caractère cancérogène du glyphosate (8). Une heureuse coïncidence, dont ceux qui se font les gorges chaudes de supputés gravissimes conflits d’intérêts entre les agences sanitaires de tous pays et les industriels s’accommodent de façon assez savoureuse…

 

Dernier élément qui accentue la suspicion sur cette échappée en solitaire du CIRC digne d’un coureur cycliste qui aurait cumulé EPO, stéroïdes et autres joyeusetés, il se trouve que le contenu des échanges au sein de la commission a pour partie filtré. Il s’avère que quelques jours avant de rendre son rapport, le brouillon de l’avis de la commission était encore très rassurant, notamment sur la cancérogénéité du glyphosate pour les animaux. Qu’est ce qui a provoqué un tel revirement de dernière minute ? Le mystère demeure (9) et le CIRC se retranche derrière une prétendue confidentialité des échanges pour ne pas éclaircir cet obscur chamboulement qui a  tout d’un coup permis d’effacer toutes les études rassurantes. Pour un organisme qui est présenté comme un parangon de vertu par rapport aux autres agences (dixit Kate Guyton, participante éminente de la commission (10)), c’est ballot !

 

Oui mais, depuis des années, le glyphosate est à la base de la composition du Roundup, produit phare de la firme Monsanto, elle-même honnie pour avoir produit l’agent orange pendant la guerre du Vietnam. Telle une croisade menée par des Don Quichotte, certains ont alors décidé de se faire la peau du glyphosate coûte que coûte, et ce afin de porter un coup fatal à cette entreprise au passé peu glorieux. Peu leur importe la dangerosité réelle du produit, peu leur importe le coût pour nos agriculteurs, déjà rincés et essorés pour d’autres raisons… Soulignons que le brevet sur le glyphosate étant public, Monsatan Monsanto n’est plus qu’un producteur parmi des dizaines d’autres firmes produisant des génériques. 

 

On peut citer en exemple canonique de cette campagne de longue haleine, la fameuse étude menée par le professeur  Séralini en 2012 sur la toxicité du Roundup et des OGM sur les rats (11). Elle n’a permis de rien montrer, sauf l’incroyable faiblesse scientifique de l’étude et de son traitement statistique. Suite au démontage en règle de cet article calamiteux par les toxicologues du monde entier, sur le fond et sur la forme, quelques scientifiques français ont essayé défendre l’indéfendable, notamment au travers d’une tribune grandiloquente dans Le Monde (12). Le Professeur Grenier, spécialiste internationalement reconnu des mathématiques appliquées aux études médicales (et non lié à Monsanto !), s’est alors fendu de deux posts, cinglants, dans les commentaires sous l’article :

 « Chers collègues signataires, Soyez francs ! Qui, parmi vous, est au courant du dossier ? OK, vous en avez discuté àla cafèt. Mais qui a lu en détail (et compris !) l’article de Séralini et suivi les avis de nos agences nationales concernant la mise sur le marché des OGM (en particulier l’avis du HCB sur le maïs GA21) ? Vous trompez le lecteur en lui faisant croire que vous vous exprimez en tant qu’experts : vous ne faites que véhiculer l’opinion du gogo moyen ! ».

« Chers collègues, Je ne vous reproche pas d’avoir séché les cours de statistique quand vous étiez étudiant. Mais on ne se permet pas de calomnier les collègues du HCB et de l’Anses quand on n’est pas capable de comprendre leurs rapports. Je vous suggère de vous faire expliquer les annexes statistiques par M. Deheuvels : depuis le temps, il aura bien fini par lire l’article de Séralini ! ».

 Que disent les dernières études ?

 

De façon opposée à l’ambiance générale créée par l’hystérie médiatique, et aussi le jusqu’au-boutisme acharné de notre ministre de l’environnement monsieur Hulot, les dernières études menées sont pourtant parfaitement rassurantes.

 

Chez les premiers exposés au glyphosate, c’est-à-dire les agriculteurs qui l’épandent, les études, que ce soit en France (étude AGRICAN) ou aux États-Unis (Agricultural Health Study), montrent que cette catégorie  a nettement moins de cancers que le reste de population, et bénéficie en outre d’une espérance de vie supérieure. A l’évidence, les bénéfices d’un mode de vie plus sain l’emportent nettement sur les risques d’une exposition aux pesticides, dont le glyphosate.

 

Alors que l’usage du glyphosate a connu une énorme croissance des années 80 à nos jours (notamment aux États-Unis avec le développement d’OGM résistants à l’herbicide, les tonnages ont été multipliés par plus de 500) l’incidence des cancers chez les femmes a connu une progression somme toute modérée (expliquée pour partie par l’amélioration des diagnostics, voire le sur-diagnostic), et diminue chez les hommes depuis les années 1990. La mortalité par cancer, quant à elle, diminue nettement. 

 

 

 

Mais quelques experts autoproclamés, n’ayant apparemment rien compris aux statistiques, voudraient nous faire croire qu’il existe une causalité là où il n’y déjà pas de corrélation… On a l’habitude de rappeler en statistique que corrélation n’est pas causalité, mais là, cette corrélation n’existe même pas !

 

Pour démontrer néanmoins la cancérogénéité du glyphosate, il est souvent mis en avant un type de cancer particulier : les lymphomes non hodgkiniens qui seraient LE cancer dû au glyphosate (13). Les résultats de l’Agricultural Health Study (dont la commission du CIRC n’a de façon incompréhensible pas tenu compte alors qu’ils étaient connus de son président) sont pourtant extrêmement clairs : pas de lien (14).

 

Conclusion pour le glyphosate : il n’y a aucune étude remplissant un minimum de critères de scientificité qui conclut à ce jour à une cancérogénéité pour l’homme. Seul le CIRC a franchi ce pas, allant à l’encontre de toutes les données scientifiques disponibles. On peut se demander si la présence dans la commission du CIRC d’une personne rémunérée aujourd’hui (grassement !) par des avocats voulant obtenir des milliards de Monsanto n’aurait pas eu une relation de cause à effet… Ceux qui sont prompts à traquer la moindre trace de conflits d’intérêts devraient a minima s’en inquiéter. Par honnêteté intellectuelle.

Vu sur le Blog des Imposteurs

 

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