L’électricité et le gaz verts, produits un peu partout sur le territoire, doivent être raccordés au réseau pour être utilisables.
Ces raccords ou raccordements ont un coût, en ce qu’ils mobilisent du travail, des équipements, et des tuyaux.
Ce coût est facturé à un certain prix, inférieur au coût, la différence constituant une subvention.
Le gouvernement annonce triomphalement « une réduction jusqu’à 40% des coûts de raccordement des énergies vertes au réseau [passons sur cet absurde singulier], notamment pour le biogaz ».
Voilà une bonne nouvelle ! Une diminution des coûts, faire la même chose pour moins de travail et de capital, c’est une augmentation de productivité, toujours bonne à prendre.
Un bond de 40% d’un coup/coût, c’est inespéré. Réjouissons-nous.
Pas trop vite cependant. Trop beau pour être vrai. Cette bonne nouvelle est en fait une fausse nouvelle.
Ce qui diminue, ce n’est pas le coût, hélas, c’est le prix demandé. La prétendue baisse cache en fait une hausse des subventions. Elle se traduira donc par une hausse des impôts, ou des prix de vente de l’énergie, ou de la dette publique.
La question n’est pas ici de savoir si cette subvention est ou non justifiée. (Je pense qu’elle ne l’est pas, mais peux me tromper).
Elle est de souligner la prévalence de la désinformation. S’explique-t-elle par l’ignorance ou par le mensonge ?
On ne fera pas au secrétaire d’Etat qui mélange coûts et prix, ni aux fonctionnaires qui l’entourent, ni même aux médias qui colportent cette confusion, l’injure de les croire à ce point ignorants.
C’est donc en toute connaissance de cause qu’ils disent une chose fausse avec l’intention de tromper. En bon français, cela s’appelle mentir.
Mais pour eux, qui sont dans l’ère de la post-vérité, c’est de la com’ pour la bonne cause.
Les merveilleuses énergies vertes valent bien un petit mensonge.
Répandre dans le public l’idée que les coûts des énergies vertes baissent aidera les Français à supporter des prix qui montent à cause des énergies vertes.