Il y a vraiment des jours où je regrette d’avoir arrêté le Climathon.
Au G20, l’ami Macron a inauguré à la face du monde un concept nouveau.
On connaissait l’opposition entre science et pseudoscience, notre Jupiter gaulois vient d’inventer celle entre sciences politiques et pseudosciences politiques. Merci qui ? Merci le climat.
Notre Président bien-aimé a donc déclaré ceci :
Voir la vidéo plus bas.
Tout est lié
La pseudoscience politique se repère ici principalement par la phrase qu’on retrouve dans tous les discours trop paresseux pour construire une pensée authentique : « tout est lié ».
Le pape avait fait la même chose dans son encyclique, où on retrouvait cette même antienne à toutes les sauces.
Macron a certes d’illustres prédécesseurs dans cette facilité langagière qui consiste à faire du climat l’alpha et l’omega des problèmes du temps.
La victoire de Bruno Latour en semaine 48 du Climathon avait été brillamment acquise en assimilant climatosceptiques et terroristes du Bataclan quelques jours seulement après l’attentat, tandis que, dès le lendemain de ce même attentat, le multimédaillé Nicolas Hulot trouvait le moyen de tirer parti de l’événement pour faire la pub de la COP21.
Déjà en semaine 17, l’alors ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius y était allé de son petit couplet sur la sécurité de l’Europe conditionnée par le climat.
La risée des commentateurs
Sans être dans les secrets de l’Olympe, je me demande tout de même si Macron croit vraiment ce qu’il dit, si tout son discours climatique depuis son élection est vraiment autre chose que de la mousse.
(On pense notamment à son ridicule plan pour attirer en France les climatologues étrangers, qui a pas mal énervé dans le monde de la recherche et a à mon avis toutes les chances de faire un bide à terme – il n’est pas si facile d’attirer de bons chercheurs américains en France.)
Je pense de plus en plus que Macron s’est choisi un cheval de bataille facile, qui lui permet à bon compte de se poser en premier opposant à Donald Trump et ainsi d’essayer d’exister sur la scène internationale en faisant du de Gaulle.
Tactiquement, ça se défend.
Il faut juste espérer que tout ça ne conduira pas le Gouvernement à tirer trop de balles dans le pied du pays, ce qui est hélas un peu mal engagé avec le Gosplan climat de Nicolas Hulot.
La fin du boniment climatique
La bonne nouvelle, c’est que la déclaration macronienne a, pour une fois, suscité des réaction négatives claires de la part de plusieurs responsables de l’opposition (au moins du côté droit de l’échiquier, le côté gauche étant en état de mort clinique sur le plan de la réflexion intellectuelle sur l’environnement).
Le temps où l’ex-président Hollande pouvait carrément expliquer que les tsunamis étaient causés par le réchauffement climatique sans susciter le moindre éclat de rire semble terminé.
Avec un peu de chance, mais surtout une action collective résolue (pour laquelle nous avons toujours besoin de bras), les excès de communication du président contribueront peut-être à créer enfin les conditions d’une vraie discussion.
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