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Le Blog de jlduret

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Pensez juste ou pensez faux mais pensez par vous-même ! Depuis Socrate, le devoir du penseur n’est pas de répéter la doxa du moment mais de la questionner.


Les français et la peur du progrès

Publié par jlduret sur 27 Janvier 2016, 12:35pm

Catégories : #Electrosensible

Les français et la peur du progrès

La frilosité des Français vis-à-vis des nouvelles technologies est souvent mise en avant pour expliquer notre retard dans des secteurs innovants. L'aversion aux risques en serait la raison ; elle incite en tout cas la population à la méfiance.

Un phénomène que l'on retrouve ces derniers mois au sujet du compteur électrique communicant Linky, pierre angulaire de ces nouveaux "réseaux électriques intelligents".

"Le progrès est le mode de l’homme" professait naguère Victor Hugo.

Et nombreux sont ceux qui le contredirent à l’époque ; à commencer par lui-même : "Sans cesse le progrès, roue au double engrenage, fait marcher quelque chose en écrasant quelqu’un".

Loin de faire l’unanimité, d’un côté, mais véritable fondement de l’humanité, de l’autre, la notion de progrès a de tout temps cristallisé bien des espérances et, partant, bien des déconvenues.

Cet aspect manichéen, quasi-schizophrène des choses, n’a pourtant pas empêché la machine à vapeur de fonctionner ni l’ordinateur d’exister ; c’est que, par endroits, des populations ont, à un instant t, jugé l’avantage lié à l’innovation supérieur à de quelconques réticences.

Une consommation électrique rationalisée

Ce qui n’empêche pas les voix s’élevant contre la valeur innovante de préexister. Et parfois même de prendre le dessus.

En France, le nouveau bouc émissaire de ce conflit historique prend désormais la forme d'un simple compteur électrique ; un appareil conçu pour faciliter les économies d'énergie au profit des consommateurs, et la transition énergétique au profit du climat.

Mais qui, de manière assez surprenante, s'est attiré les foudres des anti-progrès.

Pour rappel, le compteur communicant Linky, déployé actuellement par ERDF dans les foyers français, fait partie intégrante du processus de transition énergétique tricolore.

Il n’est que la première étape vers un système intelligent de gestion de la consommation d'électricité (smart grids en anglais) ; système qui tend à se déployer aujourd’hui un peu partout dans le monde, et dont les villes de Lyon (Rhône) et d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) sont les vitrines françaises.

Ces nouveaux "réseaux électriques intelligents" permettront aux citoyens de mieux consommer – des quantités d’électricité rationalisées et issues des énergies renouvelables –, tout en leur permettant de produire eux-mêmes leur énergie.

Une confusion des rôles qui est primordiale à l'heure où l'efficacité est devenue le maître mot de la transition énergétique. Mais qui ne semble pourtant pas du goût de tout le monde, et en particulier des associations représentant les personnes "lectrosensibles".

Des critiques sans bases scientifique

Les compteurs Linky concentrent en effet depuis plusieurs mois un certain nombre de critiques, dont on peine à trouver parfois quelque base scientifique, et selon lesquelles ces dispositifs seraient dangereux pour la santé des usagers compte tenu des ondes électromagnétiques émises en continu.

Ainsi, Annie Lobe, "journaliste scientifique" – selon ses propres termes – qui ne cesse de descendre en flèche la moindre innovation technologique en France, s’est-elle prononcée contre l’installation du boitier Linky.

De la même manière, la campagne de dénigrement engagée par l'association "Robins des toits" n’est en aucun cas surprenante ; davantage étonnantes sont les motivations avancées par ces activistes fers de lance de la lutte anti-progrès.

Motivations visant à défendre presque exclusivement les personnes se croyant atteintes d’électrosensibilité – qui n’est, faut-il le rappeler, pas répertoriée en tant que maladie en France –, auxquelles le gouvernement a tenu à répondre.

"Le compteur Linky est un équipement électrique basse puissance, dont le rayonnement est équivalent à celui d’un compteur bleu électronique.

Il n’émet pas de radiofréquences : il communique avec les concentrateurs en utilisant la technologie des courants porteurs en ligne" affirmait-il le 1er décembre au Parlement.

Avant de préciser : "L’ensemble du système Linky respecte bien les normes sanitaires définies au niveau européen et français, concernant l’exposition du public aux champs électromagnétiques". Et de conclure que le boitier ne communique pas d'informations en continu, comme d'autres appareils connectés, mais seulement quelques secondes par jour, et émet en fin de compte moins d'ondes qu'un téléphone portable, qu'une box wifi, qu'un four à micro-ondes ou qu'une télévision.

Les français et la peur du changement

Plus qu’une critique fondée, cette nouvelle polémique cristallise donc un pessimisme bien français, lié à la peur du changement technologique et des incertitudes qu’il apporte.

Un mode de pensée archaïque, voire dangereux, puisqu’aboutissant à un immobilisme sclérosant.

Tandis que le reste du monde avance, son économie avec lui, faudrait-il continuer de craindre le progrès et imaginer l'avenir sans bousculer quelques idées toutes faites ?

Le compteur Linky n'est ici qu'un exemple des difficultés que notre société s'impose à elle-même.

Écologiquement responsable, "climatiquement durable" et économiquement viable, il a pourtant un rôle déterminant à jouer dans la transition énergétique, et le passage de la société française vers un nouveau système vertueux plus durable.

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