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La contre-révolution énergétique met fin à 40 années de crises énergétiques sous la hantise de la fin du pétrole et des ruptures d’approvisionnement. Grâce à 5 facteurs déterminants, nous tournons la page de cette quarantaine (1973-2013) pour entrer dans un nouveau paradigme.
Samuele Furfari
Nous entrons dans une nouvelle ère et le livre que je publie ce mois-ci aux éditions Texquis veut précisément tenter de vous en convaincre. Nous ne devons plus attendre une transition énergétique, la contre-révolution, elle, est déjà actée.
Or noir et pétrole sont très loin d'être épuisés
La démonstration s’appuie sur cinq réalités – des faits – économiques et technologiques :
La superficie maritime exploitable pour la production des hydrocarbures a augmenté considérablement grâce à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.
Les découvertes et la production de pétrole conventionnel sont en pleine croissance.
Le gaz conventionnel est très abondant, propre et à un prix de production très bas.
La révolution du gaz de roche-mère, qui a surpris le monde de l’énergie, a changé la réalité économique aux U.S.A.
Mais la plus grande révolution est celle qui suit celle du gaz de roche-mère : la production de pétrole de roche-mère. Depuis plus de 150 ans, l’augmentation de production de pétrole aux États-Unis n’a jamais été aussi forte que depuis cette mise en exploitation.
Grâce à cela et contrairement au crédo colporté par une vision négative et catastrophiste, l’or noir est loin d’être épuisé et rien n’indique sa fin prochaine. Au contraire, pendant une grosse partie de ce siècle, la machine économique mondiale tournera grâce au pétrole. Mais il y a mieux, puisque l’abondance surprenante en gaz naturel va avoir un impact positif sur le prix des produits pétroliers. Quant à l’électricité, entre gaz naturel, nucléaire et charbon, la production compétitive peut également être assurée.
Tout cela résulte de la non-linéarité du monde de l’énergie.
L’effondrement de l’empire soviétique libère, à la surprise générale, d’énormes territoires à l’exploitation énergétique. Beaucoup ont refusé de croire que l’Irak – libéré de Saddam Hussein – serait le producteur pétrolier à forte croissance et au potentiel extraordinaire que nous connaissons aujourd’hui. Il en va de même pour la récupération rapide de la production en Libye post-Kadhafi : la forte croissance attendue au cours de ces prochaines années ne plaît pas aux opposants des énergies fossiles. Reconnaissons-le, ce ne sont pas seulement les annonciateurs de la fin de l’ère des énergies fossiles, mais également les milieux spécialisés qui n’ont pas anticipé la révolution du gaz et du pétrole de roche-mère.
Avec l’arrivée du gaz de roche-mère, les réserves de gaz naturel ont quadruplé.
Avant cette éruption, on estimait que le monde disposait d’environ 70 ans de réserves. Aujourd’hui, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) proclame que ces réserves sont de 250 années à l’échelle de la consommation actuelle. Que ce soit 150 ou 250 années ou plus, cela signifie un temps suffisamment long pour ne plus s’en préoccuper dans l’urgence et la précipitation, et, surtout, pour mettre fin aux paniques inventées.
On va pouvoir arrêter de faire du « n’importe quoi »
Bien entendu, ceux qui n’aiment pas les énergies fossiles ont déjà trouvé la parade : lorsqu’ils sont à court d’arguments – puisqu’ils ne peuvent plus nier l’abondance des réserves – ils rétorquent avec effronterie que ce n’est pas parce que l’on sait que notre sous-sol possède d’énormes ressources d’énergies fossiles que l’on est obligé de les exploiter. Selon eux, quels que soient les progrès techniques, les réserves d’énergies fossiles peuvent rester là où elles se trouvent pour le futur, puisqu’en attendant on peut utiliser les énergies renouvelables ! Cette argumentation fallacieuse va à l’encontre du bon sens. En effet, puisque, par définition et contrairement aux énergies fossiles, les énergies renouvelables seront toujours là, il est donc normal qu’à l’instar des générations qui nous ont précédés, nous utilisions les énergies fossiles aussi longtemps qu’il y en a avant de passer aux renouvelables.
En Europe on se trompe de chemin
Si en Europe nous continuons à considérer le charbon, le pétrole et le gaz – mais aussi le nucléaire, qui n’est pas l’objet du livre – comme des énergies du passé et à les pénaliser par des mesures fiscales et réglementaires de tout ordre, d’autres à travers le monde ont et maintiendront une attitude différente. Ils continueront à développer leur économie sur base de l’énergie la moins chère, tandis que nous continuerons à vivre dans le mythe des énergies fossiles épuisées et de leur prix élevé. Les vraies forces qui structurent les marchés des énergies fossiles pointent dans une autre direction : celle de l’abondance de l’énergie à un prix raisonnable.
Soit le contraire exact de ce qui se répète partout.
40 années d'erreurs ?
Après quarante années de jérémiades, il est difficile d’admettre que l’on s’est trompé et, dès lors, il ne faut pas s’étonner que cette période de déni perdure, avec pour résultats le maintien du prix élevé du baril et l’exploitation des consommateurs. Heureusement, les fondements de ce marché psychologique sont faibles, ce qui nous permet d’espérer bientôt un effondrement du prix de l’énergie, pour le plus grand bien de tous les consommateurs du monde et en particulier des milliards d’êtres humains qui souffrent de la précarité énergétique.
Théories réchauffistes en danger
De plus, l’épouvantail de l’action humaine sur les changements climatiques qu’on ne cesse d’agiter ne tiendra plus la route. Les langues commencent à se délier, ce qui entraînera l’effondrement de cet autre credo. Alors que l’on se bat depuis vingt ans pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, celles-ci ont augmenté de 50%. Non seulement l’hypothèse de départ est fausse, mais les moyens dérisoires proposés sont inadéquats pour réaliser les rêves des nouveaux prophètes ; c’est ce qui explique les résultats à minima des grandes conférences onusiennes sur le sujet.
Des faits, rien que des faits
Trop souvent hélas dans le domaine de l’énergie on se focalise sur des hypothèses sympathiques, des projections élaborées à l’aide d’ordinateurs, des scénarios futuristes, des technologies attractives qui ressemblent à de la science-fiction. Un ministre a même eu ce mot ingénu : « des études ont prouvé que plusieurs pistes sont possibles ». J’ai choisi de prendre le contrepied de cette tendance néfaste qui confond souhaits et réalité et qui n’est rien d’autre que la méthode Coué. Ce que je présente au lecteur dans mon ouvrage ne se base pas sur des spéculations politiques – aussi populaires soient-elles –, ni de la prospective – aussi respectable soit-elle –, ni des feuilles de route – aussi réjouissantes puissent-elles être. Je m’en suis tenu uniquement à des projets en cours, des investissements d’entreprises privées, des faits diplomatiques.
Bref, du concret, du tangible, du réel.
Alors que le public attend avec impatience la révolution énergétique, il ne se rend même pas compte que la contre-révolution a déjà été gagnée.
— Samuele Furfari, Vive les énergies fossiles ! La contre-révolution énergétique, Texquis, mars 2014, 350 pages.