Le titre du livre de Maud Fontenoy est ambigu.
S’agit-il dans ce livre d’un ras-le-bol de la part des écolos ou d’un ras-le-bol à leur égard ? Pour en avoir le cœur net, je l’ai donc lu.
Et je ne suis pas sûr que l’ambiguïté ait été complètement levée pour autant. Car la réponse à cette question est « Les deux, mon colonel ! »
D’une part
L’auteur exprime son ras-le-bol de la part des vrais écolos, dont elle fait partie, cela va de soi, à l’encontre des 2% de climato-sceptiques qui remettent en cause le réchauffement climatique d’origine humaine.
D’autre part
Elle dit son ras-le-bol à l’égard des écolos qui font de l’écologie politique au lieu de faire de l’écologie en politique : « Ne laissons pas ce combat essentiel pour chacun d’entre nous être pris en otage, écartelé entre des visions extrémistes rétrogrades et un négationnisme suicidaire. »
Carbo-centriste
Maud Fontenoy est beaucoup plus crédible dans ses propos quand elle dénonce, par exemple, la pollution du Grand Bleu, qu’elle a sillonné à la rame, ou à la voile à contre-courant.
Cette adepte de la religion du réchauffement climatique d’origine humaine prétend donc que ceux qui n’adhèrent pas à sa foi sont des négationnistes ultra-minoritaires, 2% contre 98% de vrais scientifiques.
Elle a certainement prouvé qu’elle avait de grandes qualités de navigatrice, mais ne semble pas savoir que depuis quinze ans la température moyenne à la surface de la Terre n’augmente plus, en dépit de l’augmentation de la teneur en CO2 et en gaz à effet de serre dans l’atmosphère, après une légère augmentation, il est vrai, dans les trente dernières années du XXe siècle.
Mais, au fait, que signifie une moyenne scientifiquement ?
Rien. C’est un indicateur, manipulable à souhait. Quand je fais, caricaturalement, la moyenne entre la température de New-York qui était hier de – 18°C et celle de Biarritz qui était le même jour de 18°C, je trouve 0°C, ce qui ne m’apprend rien du tout sur le climat hivernal dans l’hémisphère nord.
Un récent sondage au sein des météorologistes américains montre que 48% d’entre eux ne pensent pas qu’on assiste à un changement climatique d’origine humaine…
Les fervents du réchauffement climatique sont donc en réalité faiblement majoritaires dans cette honorable compagnie… On est très loin du consensus sur lequel l’auteur s’appuie.
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Maud Fontenoy, Ras-le-bol des écolos – Pour que l’écologie rime avec économie, Plon, 240 pages.