Le mythe du « charbon propre »
Industriels, chercheurs et dirigeants s'efforcent depuis plusieurs décennies de mettre au point des technologies permettant d'exploiter le charbon d'une manière plus respectueuse de l'environnement.
De telles initiatives répondent au besoin pressant de limiter la pollution due aux émissions de particules et de gaz produites par les centrales électriques au charbon.
Rien qu'en 2003, ces centrales ont dégagé des gaz polluants équivalents à 6 milliards de tonnes de CO2 dans l'atmosphère.
Si rien n'est fait d'ici 2050 – et au rythme de la production actuelle — cette pollution s'élèvera à 21,1 milliards de tonnes.
À ces émissions gazeuses s'ajoutent les poussières, et les particules fines émises lors de l'extraction et du traitement du minéral.
Les multiples tentatives pour réduire l'empreinte écologique n'ont donné que très peu de résultats à ce jour.
Les prochaines années verront peut-être la naissance de nouveaux procédés, lesquels limiteront la pollution liée au charbon.
En attendant, le monde vit une réalité accablante, dans laquelle la matière noire continue de faire des ravages sur l'atmosphère des grands pays consommateurs, la Chine et l'Inde en tête.
Quelles pistes pour avoir du « charbon propre »
Beaucoup continuent néanmoins de croire en un « charbon propre », peu émetteur en gaz à effet de serre et plus respectueux de l'environnement, dans les années, voire les décennies à venir.
Ils reposent tous leurs espoirs sur la découverte ou le développement de technologies capables de réduire au minimum la pollution due au charbon.
Selon eux, la plus grande urgence consiste actuellement à améliorer le rendement des centrales électriques.
Cette idée a le mérite d'être réalisable à court terme.
Certains sites de production fonctionnant au charbon aujourd'hui, affichent en effet des taux de transformation qui ne dépassent même pas 40 %.
Les politiques et nombre d'écologistes plaident ainsi en faveur de la généralisation de systèmes comme la combustion à cycle vapeur supercritique.
Avec ce dispositif, en pleine croissance en Chine, le rendement des centrales à vapeur frôle les 45 %.
Cette performance demeure néanmoins insuffisante, si l'on veut lutter durablement contre la pollution des gaz et des particules émises par les centrales à charbon.
Les analystes jugent utile de développer des centrales capables de transformer plus de 50 % du charbon brut en électricité, sans quoi la matière noire ne sera jamais viable d'un point de vue écologique.
Les systèmes de captage et de stockage de CO2 sont aussi plébiscités.
Il s'agit de dispositifs destinés à récupérer le gaz carbonique produit par une centrale avant qu'il ne se déverse dans l'atmosphère, puis le rediriger dans le sous-sol.
Cette technologie reste encore en phase d'expérimentation.
Des essais à l'échelle industrielle sont toutefois prévus à partir de 2020.
Rien n'indique si ces savoir-faire seront un jour appliqués sur toutes les centrales à charbon en activité. Décidément, le rêve du charbon propre est encore loin de se réaliser.