Des imprimantes 3D arrivent dans les bureaux de poste.
C'est le pari de l'organisme public qui mise sur une technologie qui pourrait bouleverser nos vies.
Et si, au lieu d'envoyer un cadeau par La Poste à l'autre bout de la France, vous donniez l'autorisation à votre correspondant de le créer sur place ? Une idée de fou ?
C'est en tout cas ce qu'envisage La Poste, qui a annoncé l'arrivée d'imprimantes 3D dans ses bureaux.
Expérience en région parisienne
Cette installation devrait commencer par les bureaux parisiens La Boétie et Bonne-Nouvelle, tout comme celui de l'Hôtel de ville à Boulogne-Billancourt.
L'expérimentation doit durer six mois avant, éventuellement, d'être étendue.
Cette mise en place sera chapeautée par Sculpteo, un spécialiste de l'impression 3D en ligne. Cette start-up française a été créée il y a 4 ans par Éric Carreel, par ailleurs inventeur de la balance connectée Withings, qui remporte un vif succès aux États-Unis.
Le virage est dans l'air du temps
Cette technique de fabrication par moulage ou addition de couches successives permet de réaliser des objets à l'unité le plus souvent en plastique, en résine ou en argent.
Des objets petits ou grands : à Amsterdam une maison entière a été construite en impression 3D ! Comme l'informatique, il y a trente ans, cette innovation a d'abord intéressé les grands industriels : de l'éditeur de logiciels français Dassault Systèmes, qui possède un Fablab sur son campus de Vélizy, à Bouygues, qui possède une imprimante 3D géante à son siège de Paris.
Des start-up se sont lancées, comme FabZat qui offre la possibilité aux particuliers de créer des objets issus de l'univers des jeux vidéo.
Imprimantes pour tous
Désormais, les imprimantes pourraient s'introduire chez tout un chacun : un créneau "grand public" sur lequel s'est lancé le new-yorkais MakerBot, ou encore l'américain 3D Systems avec sa machine Cube.
Aux États-Unis, on explique même que cette mode du "Do It Yourself" pourrait permettre de rééquilibrer le déficit commercial en relocalisant la production.
Coques de portables personnalisables
La Poste propose deux offres, l'une à destination des particuliers qui vont pouvoir imprimer de petits objets, comme des coques de smartphone, "choisis dans un catalogue, et personnalisables", ou à partir d'un fichier 3D qu'ils amèneront.
La seconde s'adresse aux professionnels - des architectes par exemple qui pourront imprimer des maquettes. Les prix seront indiqués dans le catalogue des objets suggérés par La Poste.
"Une coque de smartphone personnalisée coûtera environ 30 euros", précise Philippe Bajou, directeur général de l'enseigne La Poste, qui indique que pour les objets plus volumineux ou professionnels, un devis sera établi.
La Poste n'est pas le seul transporteur à se doter d'un service d'impression 3D : outre-Atlantique, c'est déjà le cas du transporteur américain UPS.
Mais l'organisme français mûrit depuis longtemps ce virage : le fonds XChange, devenu il y a un an un des principaux investisseurs de Sculpteo, est aussi une filiale de la Banque postale.
Une diversification qui s'impose étant donné la chute du volume de courriers échangés.